le nouveau staff montpelliérain avec Pauillagues, Doumayrou et Caudullo, le pari (risqué) de la jeunesse
Pour remplacer le staff composé de Collazo, Labit et Etcheto qui assurait le maintien, le président Mohed Altrad a annoncé l’arrivée de trois jeunes entraîneurs, sans aucune expérience au plus haut niveau.
L’entretien puis la grande lessive. Montpellier, après une saison sportive chaotique terminée à la 13e place du Top 14, a assuré dimanche son maintien dans l’élite en dominant Grenoble (18-20), finaliste malheureux de la Pro D2, à la dernière minute en barrage. accession/relégation qui s’est disputée au Stade des Alpes. Un gros ouf de soulagement pour le MHR, méconnaissable et apathique deux ans après le premier titre de champion de France de son histoire. Mais déjà, c’est l’heure du grand bouleversement.
Dès lundi, le staff qui avait été composé en urgence par Bernard Laporte – dont le retour aux affaires avait causé bien d’autres pertes – pour une mission commando en vue de son maintien, a été remercié. Exit Patrice Collazo, Vincent Etcheto – particulièrement vexé après son éviction – et Christian Labit. Ces deux derniers étaient en fin de contrat, mais Collazo n’imaginait pas qu’on lui montrerait la porte de sortie. C’est pourtant ce qu’a fait Mohed Altrad, l’homme d’affaires et président du club, qui a organisé ce mardi une conférence de presse au Mas Neuf, un domaine de Vic-la-Gardiole non loin du Stade GGL, terrain du MHR.
Paillaugue était encore joueur en début de saison
Et Mohed Altrad – annonce L’équipe – a dévoilé son nouveau staff, composé de trois anciens joueurs locaux : l’ex-talonneur Joan Caudullo (entre 2004-2012), l’ancien demi de mêlée Benoît Paillaugue (2009-2022) et le centre international Geoffrey Doumayrou, tout juste retraité après le barrage. Caudullo, après avoir été responsable du centre de formation de Mont-de-Marsan (2017-2020), a pris les commandes du centre de formation de Montpellier en 2020. La saison dernière, le technicien de 42 ans avait déjà travaillé avec l’équipe professionnelle par s’occuper des avants pendant huit mois suite au départ d’Olivier Azam, avant de retrouver le centre de formation lorsque Richard Cockerill a pris (brièvement) les rênes du club au début de la saison 2023-2024.
Benoît Paillaugue (36 ans) est également un enfant du club. Champion de France en 2022, l’ancien numéro de poche 9 a raccroché les crampons en novembre dernier, après avoir effectué un dernier passage en tant que « joker de la Coupe du monde ». Il devient immédiatement entraîneur de l’équipe Espoirs Montpellier. Mais, compte tenu de l’urgence de la situation au MHR, il s’est rapproché de l’équipe première, rendant compte notamment de la phase finale de ProD2 avec de potentiels futurs adversaires du club héraultais.
Affaires extra-sportives
Si ce trio de coachs incarne l’esprit maison, ils sont en revanche totalement inexpérimentés au plus haut niveau. Un pari de Mohed Altrad qui avait toujours, depuis son arrivée, été entouré de techniciens expérimentés (Fabien Galthié, Jake White, Vern Cotter, Philippe Saint-André) qui ont amené le MHR à deux reprises en finale du championnat (2011 et 2018), a remporté la Challenge Cup à deux reprises (2016 et 2021), avant de remporter le Graal en Top 14 en 2022. Bernard Laporte reste également, directeur du rugby au MHR, tandis qu’un poste de vice-président a été évoqué.
Reste à savoir si ces trois coachs parviendront à redorer l’image ternie du MHR. Le président Altrad a, une nouvelle fois, proposé un recrutement de qualité à son club, avec notamment l’arrivée du troisième ligne anglais Billy Vunipola (Saracens), de l’ailier congolais de l’UBB, de Madosh Tambwe et, peut-être, du latéral écossais. Stuart Hogg (Exeter) qui pourrait sortir de sa retraite. Avec également le retour de Biarritz du sulfureux pilier international, Mohamed Haouas, reconnu coupable de plusieurs faits de violences, notamment domestiques.
Mais une autre affaire fera encore plus de bruit en 2025 : le procès en appel de Bernard Laporte et Mohed Altrad, condamnés en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines de prison avec sursis pour avoir conclu un « pacte de corruption » (corruption active, influence colportage et abus de biens sociaux). L’actualité extra-sportive est toujours riche à Montpellier.