Le macronisme, stop ou encore ?
Quand, à la fin du quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron apparaît comme une étoile montante, nombreux sont ceux qui veulent croire à sa nouvelle offre. Il promettait une « révolution » politique en France, où nous pourrions enfin prétendre être de droite et de gauche. Liberté et protection, nouvelle économie et sérieux budgétaire, puissance jupitérienne et écoute des peuples, la France et l’Europe, etc. Une nouvelle ère politique s’ouvrait, avec, déjà, cette question des spécialistes : lequel des deux survivrait à l’autre, Macron. ou le macronisme ?
Édouard Philippe, premier premier ministre du macronisme, a tranché la semaine dernière : le macronisme était enterré par la dissolution. Gabriel Attal veut croire que la promesse tient toujours. Pour preuve, il cite le programme électoral qu’il soutient pour la prochaine législature, dans la continuité de son discours de politique générale du 30 janvier. A vrai dire, la différence entre ces deux héritiers du macronisme semble plus tactique qu’idéologique, l’enjeu étant davantage à eux de trouver une suite à Emmanuel Macron qui leur soit favorable plutôt qu’à ses idées.
Sur au moins un point, tous les observateurs sont d’accord. Le macronisme, qui promettait de réconcilier les Français avec la politique, a échoué. Un signe indubitable est l’apparition de manifestations que l’on pourrait qualifier de préventives contre l’éventuelle arrivée au pouvoir du parti de Jordan Bardella. Ou cette petite voix, certes plus discrète que la star de 2017 mais qu’on aurait tort de négliger, qui porte le coup : Charlotte de Vilmorin. Candidate en fauteuil roulant, au nom du monde du handicap et des liens humains, elle s’engage sans étiquettes : « Je ne voulais pas alimenter les divisions, qui sont très fortes dans cette campagne, et je voulais parler au plus grand nombre. » C’est bien là l’essentiel et la clé de l’avenir.