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Le groupe Nestlé accusé d’ajouter du sucre dans le lait infantile vendu dans les pays pauvres – Libération

Dans un rapport publié ce mercredi 17 avril, l’ONG suisse Public Eye reproche à la multinationale de commercialiser des produits à base de sucre ajouté dans les pays du « Sud », malgré les recommandations de l’OMS qui pointent la dangerosité de telles pratiques.

Encore un scandale chez Nestlé. Déjà mise en cause, début avril, par des informations parues dans la presse sur la contamination de ses sources d’eau minérale en France, la multinationale suisse se retrouve désormais accusée de ne pas respecter, dans de nombreux pays pauvres, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS). Selon une enquête de l’ONG suisse Public Eye publiée ce mercredi 17 avril, le géant de l’agroalimentaire commercialise, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, des produits pour enfants à base de sucre ajouté, sous forme de miel ou de saccharose.

Deux marques en particulier sont ciblées par le rapport. « Presque toutes les céréales pour bébés Cerelac examinées contiennent du sucre ajouté – près de 4 grammes par portion en moyenne, soit environ un carré de sucre, même si elles sont destinées aux bébés dès l’âge de six mois. (…). La plupart des laits en poudre Nido pour jeunes enfants âgés de un à trois ans examinés en contiennent également, soit près de deux grammes par portion en moyenne. (…). Toutefois, en Suisse et sur les principaux marchés européens, ces produits sont sans sucre ajouté.», notent les auteurs.

« Une préférence néfaste pour les produits sucrés qui dureront toute la vie »

En effet, face au danger que représente le sucre pour la santé, l’OMS appelle à limiter drastiquement la consommation de sucre dans l’alimentation des jeunes enfants, voire à interdire les sucres ajoutés dans les aliments pour nourrissons. « L’OMS prévient qu’une exposition précoce au sucre peut créer une préférence néfaste pour les produits sucrés qui dure toute la vie et augmente le risque de développer des problèmes de santé, tels que l’obésité et d’autres maladies chroniques associées.», souligne Public Eye, une association spécialisée dans l’aide au développement.

Plus d’un milliard de personnes dans le monde sont obèses, selon une étude publiée début mars par la grande revue britannique La Lancette, qui s’est alarmé d’une accélération du phénomène dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Sur le continent africain, le nombre d’enfants de moins de cinq ans en surpoids a augmenté de près d’un quart depuis le début du siècle.

« Deux poids, deux mesures scandaleux »

Dans sa communication publique, le groupe Nestlé recommande lui-même «pour éviter le sucre» dans les préparations alimentaires pour bébés. Qu’il est « exploite la faiblesse des réglementations pour continuer à vendre de tels produits dans les pays à faible revenu», accuse Public Eye, qui dénonce un «un double standard scandaleux« . « En ajoutant des sucres à ces produits, le seul objectif de Nestlé – et d’autres fabricants aussi – est de créer une addiction ou une dépendance chez les enfants, car ils aiment le goût sucré.», explique à la Radio-télévision suisse (RTS) l’un des auteurs de l’étude.

Contacté par le quotidien britannique Le gardienla multinationale affirme avoir toujours respecté »réglementations locales et normes internationales« . « Nous croyons en la qualité nutritionnelle de nos produits destinés à la petite enfance et privilégions l’utilisation d’ingrédients de haute qualité adaptés à la croissance et au développement des enfants.», assure un porte-parole du groupe, qui tiendra ce jeudi son assemblée générale ordinaire, dans une ambiance sans doute un peu agitée.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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