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Le gouvernement d’Olaf Scholz affaibli par des revers électoraux

La douche est froide, très froide même, pour le gouvernement d’Olaf Scholz. Les deux élections régionales de dimanche en Thuringe et en Saxe, qui ont vu la très forte montée de l’extrême droite – avec plus de 30% des voix – signent une véritable catastrophe pour les trois partis au pouvoir à Berlin.

Exit les libéraux du FDP des deux parlements régionaux, fin de parcours pour les écologistes en Thuringe et maintien du ric-rac en Saxe. Seuls les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz sauvent les meubles mais sans dépasser les 8% en Saxe et les 6% en Thuringe. Les différents médias ne s’y trompent donc pas. Le magazine de Hambourg Le miroir titré lundi sur un « débâcle pour la démocratie libérale »tandis que le quotidien conservateur Le monde vu dans ces résultats « une sanction sans équivalent depuis la Seconde Guerre mondiale » pour les partis au pouvoir.

Une campagne « marquée par la peur »

Dans les deux régions, ces trois partis sont traditionnellement très faibles, concurrencés par la droite conservatrice et une gauche radicale jusqu’ici influente et liée au passé communiste de ces Länder. Depuis dix ans, les sociaux-démocrates n’ont pas franchi la barre symbolique des 10% en Saxe. Pour le politologue Tilman Mayer de l’Université de Bonn, cela n’enlève rien au caractère « catastrophique » de ces élections pour la coalition fédérale.

« C’est un tremblement de terre pour Berlin. Ces élections étaient des mini-élections nationales, un an avant les vraies élections fédérales », Selon un sondage réalisé par la chaîne publique ARD, 58% des électeurs auraient profité de ces élections régionales pour punir le gouvernement fédéral et son chef, Olaf Scholz, crédité de seulement 17% de bonnes intentions.

Bodo Ramelow, le ministre-président sortant de Thuringe – dont le parti Die Linke a perdu 18 points – a lui aussi reconnu dimanche la dimension nationale de ces élections locales. « La campagne était marqué par la peur« Nous vivons une période très polarisée. Aucun des grands enjeux régionaux n’a joué de rôle », a-t-il ajouté. il juge.

En fait, dans les deux régions, la guerre en Ukraine et l’immigration ont occupé l’agenda politique ces dernières semaines, portées par l’extrême droite et par la nouvelle formation populiste de gauche, Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), devenue la troisième force politique. BSW ne cache pas sa volonté de faire de ces thèmes, notamment la cessation de l’aide militaire à Kiev, un enjeu central des négociations avec la droite conservatrice pour former des coalitions régionales.

Limiter l’immigration illégale

Ce coup électoral porté à Berlin aura-t-il des conséquences sur la politique nationale ? Pour Tilman Mayer, il faudra attendre les prochaines élections régionales du 22 septembre dans le Brandebourg, l’un des bastions du SPD, pour le savoir. « Une perte de cette région par le parti du chancelier pourrait avoir des effets encore plus dévastateurs, notamment sur la probable re-candidature de Scholz au poste de chancelier dans un an », estime ce politologue.

En attendant, la question migratoire devrait continuer à prendre de l’ampleur, comme c’est le cas depuis l’attaque au couteau de Solingen le 23 août. Mardi, Olaf Scholz rencontrera des représentants des régions et de l’opposition chrétienne-démocrate pour limiter l’immigration illégale. Sans aucune garantie que cela permettra à la coalition tripartite, si mal-aimée, de se rétablir.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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