Divertissement

Le Goncourt des lycéens récompense Sandrine Collette pour « Madelaine avant l’aube »

Le dernier grand prix de la rentrée littéraire a été décerné ce jeudi 28 novembre au récit amer de l’auteur de 54 ans.

Sandrine Collette Photo Thomas Coex/AFP

Par Nathalie Crom

Publié le 28 novembre 2024 à 13h07

Mis à jour le 28 novembre 2024 à 15h27

EEst-ce la dureté de son monde qui les a séduits ? Ou la farouche aspiration à la liberté de son héroïne ? Ou la beauté austère des paysages où se déroule son histoire ? Les jeunes jurés du Goncourt des lycéens 2024, réunis à Rennes ce jeudi 28 novembre, ont choisi de remettre leur prix à Sandrine Collette pour son roman Madeleine avant l’aube (éd. JC Lattès). L’auteur de 54 ans succède à Neige Sinno, lauréate en 2023 avec Tigre triste.

Présent, en août dernier, dans la sélection de rentrée Télérama, joli succès en librairie déjà vendu à quelque 50 000 exemplaires, Madeleine avant l’aube est le onzième roman de Sandrine Collette, découvert en 2013 avec Noeuds d’acier – aussitôt couronné par le prestigieux Grand Prix de littérature policière. Depuis ce livre inaugural, un roman vient chaque année confirmer la pente sombre vers laquelle tend l’imaginaire de l’auteur, ancien enseignant-chercheur en sciences politiques aujourd’hui installé dans le Morvan. Son goût aussi pour la forme du conte, auquel empruntent régulièrement ses fictions inquiètes, longtemps publié dans la collection « Sueursfroides » de Denoël, réservée aux romans noirs et polars, avant en 2020 son nouvel éditeur, la maison JC Lattès dirigée par Véronique. Cardi, a décidé de le publier dans sa collection littéraire.

Situé dans un lieu et une époque tout aussi inconnus, une campagne froide et immémoriale, Madeleine avant l’aube raconte – à travers la voix d’un narrateur à l’identité longtemps énigmatique – l’irruption d’une petite fille, Madeleine, dans la vie d’une poignée d’habitants d’un hameau appelé Les Montées, qui vont adopter l’enfant. Madeleine, sortant d’on ne sait où, « petit animal sauvage qu’aucun mot n’aurait pu raisonner : devant sa vivacité et sa panique, Rose lui a jeté une vieille couverture sur la tête, et une fois emmêlée dedans, nous nous sommes jetés sur elle. Nous l’avons capturée. Nous avons attendu qu’elle soit fatiguée, qu’elle s’étouffe, qu’elle arrête de bouger. Ensuite, nous avons pu l’emmener (…) jusqu’à la maison et Rose a fermé la serrure derrière nous et nous l’avons regardée. La scène par laquelle Madeleine entre dans le livre révèle toute la sensualité, parfois tendre, souvent dure, de l’œuvre, une ode tendue, pleine de menaces et de sang, à l’insubordination et à la volonté de survivre. Dont Télérama a également mis l’accent sur la vivacité, en écrivant : « La liberté, le rire et l’insouciance le traversent autant que la douleur et la violence. »

Lors de la dernière sélection du prix Goncourt des lycéens 2024, Rebecca Lighieri concourait également pour Le Club des Enfants Perdus (POL), Thibault de Montaigu pour Cœur (Albin Michel), Olivier Norek pour Guerriers de l’hiver (Michel Lafon) et Abdellah Taia pour Le Bastion des Larmes (Juliard).

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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