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sur les traces de l’hydrogène blanc dans le Sud-Ouest de la France

Le premier et jusqu’à présent le seul permis de recherche a été délivré dans les Pyrénées-Atlantiques. Il s’agit d’une start-up paloise qui se charge des analyses pour détecter d’éventuels réservoirs d’hydrogène.

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Yannick Bouet, géophysicien qui réalise des mesures pour TGTi, sous-traitant de la société TBH2 Aquitaine.  (LAURE DISSEZ/TBH2 AQUITAINE)

Cette source d’énergie suscite d’énormes espoirs. Pour la première fois en France, des recherches sont en cours dans les Pyrénées-Atlantiques pour découvrir des gisements souterrains d’hydrogène blanc, c’est-à-dire naturel. Les premières mesures ont lieu en surface et se font à vélo. « Je fais des courses de VTT d’ultra-endurance, dont une course de 24 heures », précise Yannick Bouet, géophysicien mais aussi cycliste expérimenté. Le profil idéal pour parcourir les 226 km pendant plusieurs semaines2 couvert par le permis de recherche hydrogène.

Le géophysicien-cycliste est chargé d’y mesurer le champ magnétique. Il est impossible de le faire en voiture à cause du métal de la carcasse qui gênerait les mesures. « Le vélo a un cadre en carbone pour ne pas perturber les mesuresexplique Yannick Bouet. Ensuite, on s’équipe d’une canne d’environ 2,50 m de long. Au sommet de cette tige se trouvent le capteur et une antenne GPS. Toutes les deux secondes, nous enregistrons une valeur de champ. » Et ce au total sur plus de 500 km de routes ou de chemins parfois chaotiques. « Il faut s’assurer que tout reste en place, donc on reste concentré »indique Yannick Bouet.

Participer à la décarbonation du bassin industriel

Les données seront ensuite analysées par TBH2 Aquitaine, la start-up paloise qui a obtenu le permis d’exploration. « En géologie, nous regardons toujours des choses que nous ne voyons pasexplique Laure Disent, qui supervise le projet pour TBH2 Aquitaine. La mesure de la variation du champ magnétique terrestre sera associée à d’autres mesures que nous réaliserons. Ce qui nous donnera une échographie du sous-sol. A partir de cette échographie, nous dirons quels éléments géologiques sont potentiellement présents. » Et donc de voir s’il y a les différents éléments de formation et de migration de l’hydrogène.

Mais pour être certain de la présence du précieux gaz emprisonné dans les roches, il faudra forer. Et s’il y avait effectivement beaucoup d’hydrogène naturel, ce serait une petite révolution dans la région.  » Contrairement à l’hydrogène que nous fabriquons, l’hydrogène blanc est une source d’énergie, ce n’est pas un vecteur énergétique.indique Laure Disent. Nous n’avons pas besoin d’énergie pour le faire puisque c’est comme si nous la récoltions. Et si l’on trouve des accumulations suffisantes, ce serait aussi à un prix très abordable et qui serait compétitif avec l’hydrogène qui est aujourd’hui composé à 95 % de méthane et de charbon, ce qui est peu écologique.  »

Avec pour ambition à terme de fournir de l’hydrogène naturel et donc de décarboner le bassin industriel de Lacq, près de Pau. La start-up espère réaliser les premiers forages d’ici cinq ans.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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