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le FLNKS demande à Emmanuel Macron d’annoncer explicitement l’abandon de la réforme constitutionnelle à l’origine de la crise

Un barrage filtrant installé par des indépendantistes sur la RT1 près de la tribu Saint-Laurent, à Païta, en Nouvelle-Calédonie, le 24 mai 2024.

Après plusieurs jours de réunions de son bureau politique, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) demande à Emmanuel Macron de préciser clairement que le projet de réforme constitutionnelle à l’origine de la crise en Nouvelle-Calédonie ne sera pas soumis au Congrès. Ce projet visant à élargir l’électorat local sur le territoire du Pacifique Sud a provoqué depuis le 13 mai de violentes émeutes dans l’archipel. Sept personnes sont mortes, dont deux gendarmes, et des centaines d’autres ont été blessées dans la plus grave crise que l’archipel ait connue depuis les années 1980. .

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Si la tension s’est un peu apaisée en Nouvelle-Calédonie, du fait notamment d’un déploiement important des forces de l’ordre, le retour au calme est loin d’être totalement assuré, constate le FLNKS dans un communiqué publié lundi 3 juin, heure de Nouméa (dimanche, heure parisienne). Les barrages routiers demeurent malgré les appels du mouvement indépendantiste à « desserrer l’emprise sur les grands axes de circulation ». En cause, selon le FLNKS, les propos trop vagues du président de la République, qui a simplement déclaré, le 23 mai, qu’il ne voulait pas « traverser » réforme. Ces mots restent « incompris sur le terrain »note le mouvement, ajoutant qu’ils ne garantissent pas « n’abandonnez en aucun cas la réforme constitutionnelle controversée ».

Les violences dans l’archipel, accompagnées de pillages, de dégâts et de barrages routiers, ont éclaté après le vote du Parlement à Paris sur la réforme électorale en vue du vote provincial qui, selon le gouvernement, ajoutera 14% d’électeurs supplémentaires, dont un parti qui doit remplir une condition de dix ans de résidence. Les séparatistes estiment que cela marginalisera la population autochtone kanak. Comme toute réforme constitutionnelle, le texte doit encore être ratifié par un vote du Congrès.

« Afin de renouer le dialogue (…)le Bureau Politique du FLNKS demande au Président de la République d’être explicite dans ses propos en indiquant clairement qu’il ne convoquera pas le Congrès de Versailles et abandonne donc cette réforme constitutionnelle », » insiste le communiqué. Selon le texte du FLNKS, « Une telle annonce contribuera à désamorcer la situation sur le terrain et à apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. »

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Mission d’expertise

Lors de sa visite surprise dans l’archipel le 23 mai, Emmanuel Macron n’a pas prononcé le mot « retrait » concernant le projet de loi contesté. « Après avoir écouté tout le monde, il a dit, Je m’engage à ce que cette réforme ne soit pas mise en œuvre en force aujourd’hui, et que nous nous donnions quelques semaines pour permettre le calme et la reprise du dialogue en vue d’un accord global. »

Le chef de l’Etat a installé une mission d’experts afin de réactiver le dialogue avec les indépendantistes. Mais il a également déclaré dans une interview avec Parisien le 25 mai, qu’il pourrait déclencher un référendum sur la question, commentaires qu’il a nuancés quelques jours plus tard.

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Sur place, selon les autorités, la ville de Nouméa est revenue vendredi « En totalité » sous le contrôle de la police, mais, malgré les opérations de déblaiement, les barrages routiers restent présents et les indépendantistes déterminés à poursuivre leur mobilisation. L’aéroport international reste fermé jusqu’à nouvel ordre et le couvre-feu nocturne mis en place sur tout le territoire du Pacifique maintenu jusqu’au 10 juin.

La Nouvelle-Calédonie, qui compte 270 000 habitants, est engagée depuis 1998 dans une démarche d’émancipation de la tutelle française.

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Cammile Bussière

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