LA TÊTE MANQUANTE (2/3) – Depuis le meurtre de son frère, Olivier Doire n’a qu’une obsession : obtenir la vérité sur ce crime qui a « détruit » sa vie. Entre secrets de famille, découvertes macabres et affabulations, il se lance dans une traque acharnée.
- Le corps décapité du chasseur Christophe Doire, retrouvé au bord d’une route de l’Allier en 1995, hante les collines du Bourbonnais et les esprits de ses habitants. Les enquêtes, autant que les rumeurs, se sont focalisées sur un suspect idéal sans jamais parvenir à prouver sa culpabilité. Près de trente ans plus tard, l’épais brouillard qui entoure ce crime sanglant se dissipe et un nouveau meurtrier potentiel émerge. Le choc est total lorsque l’arrestation a lieu dans l’entourage proche de la victime. À travers des documents et des témoignages inédits, Le Figaro livre une enquête exclusive sur ce fait divers qui cache un dernier mystère :qu’a fait le meurtrier avec la tête de la victime ?
Le 16 décembre 1995, Olivier Doire, passionné de football, reçoit des amis pour assister au match entre les Verts de Saint-Étienne, son équipe favorite, et le PSG. Le coup d’envoi est donné à 20 heures sous les cris d’excitation des supporters installés dans le salon de son modeste appartement au nord de Vichy. Il ne manque que son frère aîné, Christophe, 28 ans. Quand le petit homme aux cheveux noirs et aux yeux sombres se présente enfin à la porte, il lui annonce qu’il a été arrêté. « sur le point de ne pas venir « . Sa femme a laissé tomber le sèche-cheveux dans la baignoire pendant qu’il prenait une douche. « J’ai reçu un choc électrique énorme et les fusibles ont sauté. »lui confie-t-il. Pris dans l’excitation du premier but de l’équipe stéphanoise, Olivier Doire ne s’étend pas sur cet accident domestique.
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À la fin de la soirée, qui s’est soldée par un match nul, l’hôte, épuisé par une journée de travail commencée à l’aube, raccompagne ses invités jusqu’à la porte. Son frère lui propose de l’accompagner à la chasse le lendemain, mais Olivier n’a pas renouvelé son permis de chasse. « Avec le recul, je pense qu’il voulait qu’on se rencontre en tête-à-tête pour me dire quelque chose… » Il laisse son frère partir dans la nuit hivernale au volant de sa Renault 18 bordeaux. C’est la dernière fois qu’on voit Christophe vivant. A-t-il craint pour sa vie cette nuit-là ? A-t-il tenté en vain de faire part de ses soupçons à son frère ? Olivier en est désormais certain.
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