Le directeur d’une banque parisienne condamné à six ans de prison pour braquage de sa propre banque
Kamal J. a été condamné jeudi à six ans de prison et 50 000 € d’amende par le tribunal correctionnel de Paris, pour le braquage de l’agence bancaire qu’il dirigeait près des Champs-Élysées en 2019. Trois complices ont également écopé de peines allant de un à dix. années de prison.
« Le vol n’est possible que grâce à une pleine participation » du directeur, a déclaré le procureur, Lesly Galdin. La sentence est conforme à ses réquisitions.
Kamal J. était jugé depuis mardi pour vol en réunion, séquestration, association de malfaiteurs et blanchiment. Le 22 janvier 2019, quatre hommes ont dévalisé l’agence de la banque Milleis située tout près des Champs-Élysées, ligoté le caissier et forcé le directeur à ouvrir le coffre-fort. 65 coffres ont été défoncés et vidés.
Le réalisateur avait fourni tous les détails
Le réalisateur n’a pas déclenché l’alarme, ce qui a intrigué les enquêteurs. Lors de son arrestation en juin 2021, Kamal J. a reconnu avoir orchestré le vol, mais a affirmé y avoir été contraint par les autres prévenus. Liste des coffres-forts occupés, plans des lieux, le directeur avait fourni tous les détails pour assurer le « séquence idéale » du vol, selon le procureur.
Ce sont ceux qu’elle décrit comme « têtes pensantes » du braquage, Alexandre A. et Hicham E., qui ont écopé des peines les plus lourdes. Dix ans d’emprisonnement et 50 000 € d’amende ont été infligés à Alexandre A. dit « He-Man », peine plus clémente que les 15 ans de détention requis. Du duo, il est le seul à écouter le président énoncer la décision, depuis le box des accusés.
Car Hicham E., en fuite, n’est pas présent à l’audience. Le tribunal l’a condamné à sept ans de prison et à 50 000 € d’amende. « maillon indispensable dans la commission des faits » selon le procureur, qui avait requis neuf ans de prison et 100 000 € d’amende.
Arrêté la veille du braquage, il n’était pas à la banque le jour des faits mais c’est lui qui a réuni tous les protagonistes de l’affaire. Il fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt.
La plupart des objets volés n’ont pas été retrouvés
Veuve d’un haut dignitaire algérien, descendante d’un illustre écrivain français… les profils des parties civiles présentes lors de ces trois jours d’audience en donnent une idée. « un préjudice incalculable », selon les mots du procureur.
« Nous n’aurons jamais la liste précise des éléments présents dans ces coffres », continue-t-elle. 20 détenteurs de coffres n’ont pas donné d’estimation de leur contenu. Diamants, bijoux de famille, la plupart des biens volés n’ont pas été retrouvés.
Le quatrième prévenu a été condamné à un an de prison avec bracelet électronique et à 3 000 € d’amende pour avoir aidé Alexandre A. à obtenir un faux passeport. Le dernier suspect, Abd el Basset Z., 60 ans, sera jugé séparément pour raisons de santé. Le tribunal a reporté son procès au 10 janvier 2025.