Le Cac 40 a gardé son sang-froid malgré les tensions au Moyen-Orient
Une salve de drones, de missiles balistiques et de croisière lancée par Téhéran sur Israël dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, dernière manifestation d’un regain de tensions au Moyen-Orient, n’a pas outre mesure d’inquiéter les marchés financiers. A Paris, le Cac 40 a franchi au cours de la séance le seuil des 8.100 points, atteignant un plus haut à 8.126,98 points, avant de ralentir et de terminer à 8.045,11 points, soit un gain de 0,43%, le tout dans un volume d’affaires de 2,94 milliards d’euros. Les investisseurs ont, semble-t-il, préféré voir le verre à moitié plein tandis qu’au niveau international, les appels se multiplient depuis ce week-end pour inciter Israël à faire preuve de retenue. Par ailleurs, si ses alliés, dont les États-Unis, lui ont renouvelé leur soutien, Joe Biden qualifie le sien de « inébranlable « , ils n’offrent cependant pas carte blanche à Israël.
Pour l’heure, le marché reste confiant… Signe qu’il croit à la désescalade, les prix du pétrole étaient en baisse ce lundi : le baril de Brent de la mer du Nord perd 0,75% à 89,47 dollars, quand son équivalent américain, le WTI. a baissé de 0,9%, à 84,69 dollars. Conséquence directe, le titre TotalEnergies, première pondération du Cac 40, recule de 1,16%. A l’inverse, les industries de défense terminent la journée en hausse : Safran gagne 1,02%, Thales 0,79% et Dassault Aviation 1,46%.
Morgan Stanely bat le consensus
Outre l’espoir que la situation ne dégénère pas au Moyen-Orient, la place parisienne a trouvé des motifs de satisfaction dans les résultats du premier trimestre 2024 de Goldman Sachs. La prestigieuse banque d’investissement new-yorkaise (+1,1% à Wall Street) a dégagé un bénéfice net supérieur aux prévisions des analystes à 4,13 milliards de dollars (3,88 milliards d’euros), contre 3,2 milliards un an plus tôt. À 11,58 $, son bénéfice par action est le plus élevé depuis le troisième trimestre 2021, selon les données compilées par LSEG. Cette performance a été alimentée par la forte hausse des revenus de la division banque de trading et d’investissement.
Fortes ventes au détail aux États-Unis
L’autre bonne nouvelle est venue des ventes au détail américaines en mars : elles ont augmenté de 0,7% sur un mois, alors que le consensus plus pessimiste tablait sur +0,3%. Mieux encore, les données de février ont été révisées à la hausse, à 0,9%, contre 0,6% initialement estimé. » Même si la croissance du premier trimestre dans son ensemble a été affectée par les conditions météorologiques du mois de janvier, la hausse enregistrée en mars suggère que la croissance des dépenses de détail est en meilleure forme que ne le laissaient penser les données précédentes. Et bien que la croissance globale de la consommation réelle semble avoir ralenti par rapport à 3,3 % au quatrième trimestre, elle était toujours supérieure à 2,5 % en rythme annualisé. », commente Andrew Hunter de Capital Economics.
Cette statistique s’ajoute à la longue liste de données macroéconomiques qui donnent des arguments aux partisans du report de la baisse des taux d’intérêt aux États-Unis à plus tard dans l’année. Par ailleurs, le marché table sur une détente du taux d’intérêt de la monnaie d’environ 50 points de base au total cette année, bien loin des 160 points anticipés en janvier. » L’indice des prix à la consommation a été plus élevé que prévu au cours des trois premiers mois de l’année. Il faudra désormais plusieurs mois d’inflation à 0,2% mensuel, voire moins, pour que la Fed soit convaincue que sa politique n’a pas besoin de rester à un niveau restrictif. », explique Kristina Clifton, économiste à la Commonwealth Bank of Australia, qui s’attend à une première baisse des taux en septembre. Plusieurs responsables de la Fed devraient s’exprimer cette semaine, dont le président Jerome Powell, qui pourrait apporter des éclaircissements supplémentaires sur l’évolution des taux.