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Aux Molières 2024, Sophia Aram dénonce le « silence » du monde de la culture sur les attentats du Hamas

Capture d’écran de France 2 Sophia Aram à la 35e Nuit des Molières le 6 mai 2024.

Capture d’écran de France 2

Sophia Aram à la 35e Nuit des Molières le 6 mai 2024.

CULTURE – Une fois de plus, une cérémonie culturelle était l’occasion de faire passer un message politique. Lors de la 35e Nuit des Molières ce lundi 6 mai, l’humoriste Sophia Aram a dénoncé le  » silence  » du monde de la culture pour soutenir les Israéliens depuis les attentats du Hamas du 7 octobre.

L’actrice est arrivée sur scène pour présenter le Molière de la comédie. « J’aimerais vraiment faire de ce moment un moment léger, inclusif et bienveillant, pour nous tous »dit-elle en commençant son discours. « Un moment de tendresse entre théâtre privé et théâtre public, ou un moment de réconciliation entre Rachida Dati et « Kebab », le chien de Gabriel Attal. Mais comme je suis prudent, je me contenterai d’un message de service »poursuit Sophia Aram.

« Nous qui partageons la liberté de pousser un cri sur toutes les scènes de France ou de crier notre indignation sur tout et n’importe quoi dans les tribunes, dont la plupart sont cosignés par Annie Ernaux, je pense qu’il faut aussi faire attention à notre silences »prévient le comédien.

Faites preuve de solidarité avec les Gazaouis, qu’en est-il des Israéliens ?

« Parce que voyez-vous, dans le brouhaha de nos indignations faciles, même le silence relatif après le 7 octobre au cours duquel 1 200 Israéliens ont été massacrés, est assourdissant »» croit-elle, en référence aux attaques du Hamas contre l’État juif l’automne dernier.

Si des personnalités culturelles se sont prononcées à plusieurs reprises, notamment lors des César, pour défendre les habitants de la bande de Gaza qui subissent depuis sept mois la répression israélienne, elles sont bien moins nombreuses à exprimer leur soutien à Israël.

C’est ce que regrette Sophia Aram : « S’il est évident que nous partageons tous les appels au cessez-le-feu, comment pouvons-nous être solidaires des milliers de civils morts à Gaza sans être également solidaires des victimes israéliennes ? Comment pouvons-nous exiger un cessez-le-feu d’Israël sans exiger la libération des otages israéliens ? Comment exiger le départ de Netanyahu sans exiger celui du Hamas ? »

« Brisons ce silence »

Ses propos ont été salués par de vifs applaudissements du public réuni aux Folies Bergères. Mais cela ne s’arrête pas là. « Ce silence qui accompagne les victimes du 7 octobre et les otages continue de nous diviser et de blesser tous ceux, juifs ou non, qui s’engagent pour les droits de l’Homme »continue-t-elle.

« C’est à nous tous de briser ce silence et la solitude de certains de ceux qui nous écoutent, au théâtre ou ailleurs », souligne-t-elle. Avant de conclure : « J’aurais pu trouver quelque chose de plus léger mais je vous assure, rien de plus sincère. Maintenant que je vous ai détendu, il est temps de rire. »

La fin de son discours a encore suscité de chaleureux applaudissements et des sifflets d’approbation de la part des invités, ainsi que de la maîtresse de cérémonie Caroline Vigneau. Face à cet engouement, Sophia Aram murmure  » MERCI « .

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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