Lavillenie, non qualifié pour les Jeux, frustré « de tout jouer dans une compétition où on ne peut pas s’exprimer »
Le perchiste français, champion olympique en 2012, n’a pas réussi à passer la barre fatidique des 5,82 m, qualificative pour Paris 2024. Il a donc échoué dans sa quête des Jeux olympiques, lors d’une journée marquée notamment par le résultat incroyable du 800 m.
5,72 m. C’est sur cette barre que l’ancien recordman du monde Renaud Lavillenie (37 ans) s’est heurté ce dimanche après-midi à Angers. Il a été chaleureusement encouragé par le public, mais a dû composer avec des conditions météorologiques assez difficiles. « Nous avons tous eu du mal avec le vent », regrette le perchiste. « Il y a un sentiment de frustration d’avoir tout en jeu dans une compétition où on ne peut pas s’exprimer. »
L’échec ne signifie pas la retraite
Si Renaud Lavillenie a tout joué dans ces championnats de France, c’est à cause d’une blessure aux ischio-jambiers, qui l’a conduit à se faire opérer en septembre dernier. Après huit mois d’arrêt, sa course contre la montre entamée fin mai n’a pas abouti. Le champion olympique 2012 préfère relativiser : « Si j’avais 25 ans, et que j’étais en pleine forme, je raterais les Jeux de ma vie. Mais j’ai déjà gagné une fois, presque gagné une deuxième, les gens ne voient que par les Jeux, mais la pole ne tourne pas que autour de ça. Si ne pas aller à Paris me permet de faire deux ou trois championnats du monde de plus, je le prendrai. »
Renaud Lavillenie compte donc continuer à sauter encore plusieurs années, et vivra les Jeux Olympiques derrière sa télé. Au Stade de France, les Bleus compteront sur Thibault Collet, nouveau champion de France, qui visera une médaille.
Gros suspense sur 800m
Cette dernière journée des championnats de France promettait du suspense, elle en a délivré, notamment sur le 800 m masculin. Quatre hommes avaient réalisé les minimas, et se disputaient trois places à Paris. C’est finalement le champion d’Europe en titre Gabriel Tual qui s’est imposé, devant Benjamin Robert et la surprise Corentin le Clezio, qui a devancé Yanis Meziane, demi-finaliste des derniers Championnats du monde, qui ne verra donc pas les Jeux.
Au 110 m haies, Sasha Zhoya a imposé sa loi et sera le chef de la délégation française, aux côtés, selon toute vraisemblance, de Wilhem Belocian et de Raphael Mohammed. Forfait pour cette compétition, le finaliste des derniers JO Aurel Manga laisse filer sa chance, tout comme Pascal Martinot-Lagarde.
Enfin, la doyenne de ces championnats, la discobole Mélina Robert-Michon a remporté son 24e titre de championne de France, sans atteindre les minima. Son classement mondial devrait cependant permettre à la candidate au rôle de porte-drapeau de disputer ses septièmes Jeux.