L’Assurance maladie veut économiser 1,56 milliard d’euros d’ici 2025 grâce à 30 propositions
Dans un rapport que l’AFP a pu consulter ce jeudi, l’Assurance maladie fournit 30 propositions pour maîtriser ses dépenses et économiser 1,56 milliard d’euros en 2025. Le déficit de l’Assurance maladie s’établit à 11,1 milliards d’euros en 2023 et devrait rester « en baisse ». durablement » supérieur à 10 milliards, observe-t-elle dans ce rapport, qui sert chaque année de contribution à l’élaboration par le gouvernement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
D’autant que les comptes de la Sécurité sociale vont se dégrader davantage que prévu en 2024, selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale, qui prévoit un déficit de 16,6 milliards en 2024, contre 10,5 milliards initialement programmés dans le budget 2024 de la Sécurité sociale.
En 2022, l’Assurance maladie a remboursé 190,3 milliards d’euros à 68,7 millions d’assurés. Quelque 35% de la population a été soignée pour une maladie chronique (+7% depuis 2015), ce qui représente 59% des dépenses.
Réalisez davantage d’économies
Parmi les pistes de réduction des dépenses, plus d’un milliard d’économies envisagées s’appuient sur la nouvelle convention signée début juin avec les médecins libéraux, qui, en contrepartie d’augmentations de salaires, se sont fixés divers objectifs en termes d’accès et de » pertinence « soins, pour réduire la prescription de médicaments, les arrêts de travail, les transports médicaux ou encore les actes d’imagerie et de biologie » inutile « .
Concernant les arrêts de travail, la Sécurité sociale souhaite poursuivre ses opérations de contrôle, mais aussi mettre à disposition des médecins un service baptisé « SOS IJ » (indemnités journalières), pour les aider à gérer certaines situations. complexe « .
L’Assurance maladie propose également de ne plus rembourser les prescriptions des médecins non conventionnés, même s’ils restent rares (575 généralistes et 215 spécialistes). En outre, elle anticipe des économies de 420 millions grâce à la lutte contre la fraude.
Mettre l’accent sur la prévention
Concentrant également ses efforts sur la prévention, l’Assurance Maladie pointe du doigt les taux de dépistage organisé » « très loin en dessous » Objectifs européens pour le cancer du sein, du col de l’utérus et colorectal. Elle recommande donc de permettre à des infirmières correctement formées de réaliser des frottis cervicaux, de permettre aux infirmières et aux sages-femmes de distribuer des kits de dépistage du cancer colorectal et de déployer « mammouth » (mammographies ambulatoires) dans tous les déserts médicaux.
Le rapport identifie également cinq « maladies cardiovasculaires ou associées » Et » interdépendant » – insuffisance cardiaque, diabète, syndrome coronarien chronique, maladie rénale chronique et maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) – pour lesquels elle souhaiterait « systématiser le dépistage régulier » pathologies associées. Elle propose d’utiliser le nouveau dispositif « Mon rapport de prévention » (consultations longues dédiées) pour orienter les patientes. Elle souhaiterait systématiser l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les femmes ménopausées et permettre aux infirmières de pratique avancée (IPA) de réaliser le dépistage de la BPCO.
Le rapport observe également l’augmentation de « inquiétant » de l’usage de médicaments psychotropes chez les 12-25 ans. La consommation d’antidépresseurs a par exemple augmenté de 60 % depuis 2019, principalement chez les filles. Alors que certaines prescriptions ne sont pas conformes aux recommandations scientifiques, l’Assurance maladie propose de mieux accompagner les médecins généralistes, notamment via des outils numériques.
Pour les jeunes pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), particulièrement vulnérables, le rapport propose la création d’un parcours de soins somatiques et psychologiques spécifique, entièrement remboursé. Les parents d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux pourraient se voir proposer des séances de « guidance parentale « .
Lutte contre le gaspillage
Face aux difficultés d’accès aux soins, elle préconise le déploiement d’un site ou d’une application permettant aux usagers de consulter en temps réel les lieux de prise en charge non programmée (médecins de garde, urgences…) et les temps d’attente. Elle souhaite également travailler avec chaque profession de santé pour développer des plateformes de régulation des soins urgents, à l’image du service « Bonjour ortho » développé par des orthophonistes.
L’assurance maladie veut également lutter contre le gaspillage et recommande « limiter « la délivrance des pansements et produits nécessaires aux plaies à 7 jours de traitement, laissant la possibilité aux infirmières de réajuster les prescriptions.
La Sécurité sociale affiche enfin sa volonté d’améliorer le modèle de financement des centres de santé, dont beaucoup sont en grande difficulté financière, à travers des négociations conventionnelles.
(Avec AFP)