L’argent, cet inépuisable nerf de la guerre en Russie

Oleg Ternov est originaire de Sébastopol, en Crimée occupée, et il a auparavant combattu sous contrat dans les rangs de l’armée russe en Ukraine. Mais après avoir vu les images de l’attentat de Moscou, qui a fait 144 morts et près de 500 blessés le 22 mars, il a décidé de revenir comme contact. « Pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise dans ma ville natale », a-t-il déclaré dans une vidéo de propagande diffusée début avril par le ministère russe de la Défense. Selon lui, le nombre de candidats se présentant dans ses bureaux de recrutement a « considérablement augmenté » depuis la tragédie de la mairie de Crocus.

En une dizaine de jours, plus de 16 000 personnes auraient signé pour aller combattre en Ukraine avec, pour principale motivation, « la volonté de venger les personnes tuées lors du drame survenu le 22 mars 2024 près de Moscou », précise le ministère dans une déclaration. Preuve que la version officielle, qui accuse le « régime de Kiev » d’être derrière cet attentat, a imprégné l’opinion publique – et ce malgré les déclarations de la branche afghane de l’État islamique qui a revendiqué à plusieurs reprises la responsabilité de l’attentat. Le « régime de Kiev a franchi toutes les limites du tolérable », affirme l’une de ces nouvelles recrues. Il faut « détruire le nazisme ukrainien devenu partisan du terrorisme », ajoute un autre, filmé un entraînement sur une base militaire près de Rostov-sur-le-Don, dans le sud du pays.