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L’ancien conglomérat industriel General Electric, symbole d’une époque, achève sa scission

Devant la Bourse de New York, le 2 avril 2024.

Il fut un temps, au tournant du siècle, où General Electric (GE) était la plus grande capitalisation mondiale, valant près de 600 milliards de dollars (près de 557 milliards d’euros). Elle pèse aujourd’hui quatre fois moins – 153 milliards de dollars – et dépasse désormais la cinquantième place aux Etats-Unis en termes de valorisation boursière.

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En quelques années, le conglomérat, fondé en 1892 par le génie technologique Thomas Edison (1847-1931) et bâti par Jack Welch (1935-2020), brute managériale devenue héros dans les années 1980, est devenu une entreprise mono-produit, recentré sur les moteurs d’avions sous le nom de GE Aerospace. En 2023, elle a coté sa division santé, General Electric HealthCare, spécialisée dans l’imagerie médicale. Et, ce 2 avril, la transformation s’achève avec l’introduction à Wall Street de sa division dédiée aux énergies renouvelables, GE Vernova. Ces deux sociétés valent respectivement 41 et 37 milliards de dollars en bourse.

Il y a quatre décennies, GE était l’exception qui confirme la règle : celle d’un conglomérat diversifié et performant en bourse. Habituellement, ces géants subissent une décote, les investisseurs valorisant des entreprises non liées à des multiples différents et ne faisant pas confiance à leur direction pour les gérer correctement. A moins que les activités soient complémentaires, et que le patron soit un génie.

Des chaudières aux médias

L’homme qui a présidé aux destinées du groupe américain de 1981 à 2001 était considéré comme tel à l’époque : Jack Welch constituait un conglomérat à la puissance financière majeure : GE Finance. Il réduit les coûts, vend beaucoup et achète tout, notamment les médias, avec NBC en 1986. Sous son règne, la valorisation du groupe passe de 12 à un maximum de 594 milliards de dollars. GE est alors considérée comme une véritable école de management, et ses dirigeants estiment pouvoir toucher à tout, des chaudières nucléaires aux médias en passant par la finance car ils pensent qu’ils sont les meilleurs.

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Les successeurs moins prospères de Jack Welsh ont continué sur la même voie, rachetant par exemple en 2002 les activités éoliennes d’Enron après sa faillite. Puis vint le krach financier de 2008, qui révéla que le roi était nu : sans ses revenus financiers, GE ne gagnait pas d’argent, les activités industrielles générant très peu de liquidités. Le géant doit appeler à son aide le milliardaire Warren Buffett. C’est le début d’une grande glissade, qui culmine en 2018 avec l’humiliation suprême : après plus d’un siècle de présence, GE, qui ne pèse que 115 milliards de dollars, est expulsé de l’indice Dow Jones des trente principales capitalisations américaines.

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Cammile Bussière

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