Nouvelles locales

l’amour au cinéma et l’amour du cinéma

Mondialement célèbre en 1966 pour « Un homme et une femme »Claude Lelouch, honoré lundi à la Mostra de Venise pour l’ensemble de son œuvre, incarne depuis plus d’un demi-siècle l’amour du cinéma et l’amour du cinéma.

Ce cinéaste prolifique a su toucher un public avide de romantisme, tout en étant souvent moqué par la critique, notamment pour sa foi naïve dans le hasard.

« Rien ne m’intéresse plus que l’amour ! »confiait-il à l’AFP en 2015.

Il restera dans l’histoire du cinéma comme le jeune et talentueux réalisateur de« Un homme et une femme »dont le refrain « Dabadabada, dabadabada… » de son complice Francis Lai est devenu légendaire.

Cette histoire d’amour passionnée à Deauville, avec Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, a remporté la Palme d’or à Cannes ainsi que deux Oscars à Hollywood, pour le meilleur film étranger et le meilleur scénario.

En une cinquantaine de films en 60 ans (le 51e,  » Finalement « Présenté lundi à Venise, Claude Lelouch a dirigé la crème des acteurs français : Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Michel Piccoli, Annie Girardot, Catherine Deneuve et bien d’autres.

Claude Lelouch : l'amour au cinéma et l'amour du cinéma

Le cinéma « J’ai pris mes jours, mes nuits, mes vacances. Je ne regrette rien mais j’ai eu du mal à voir mes enfants grandir. »regrette parfois celui qui, marié quatre fois, la dernière fois à 85 ans, a eu sept enfants. Dont le prénom commence par la lettre « s » en hommage à son père, Simon.

Spontanéité

Né le 30 octobre 1937 à Paris, d’un père commerçant et d’une mère catholique convertie au judaïsme, Claude Lelouch, qui échoue au baccalauréat, travaille comme cadreur de presse avant de s’engager dans le Service cinématographique des armées.

En 1960, il a fait « La caractéristique de l’homme ». « Claude Lelouch : retenez ce nom, car vous n’en entendrez plus parler »écrire Les Cahiers du cinéma.

Pour gagner sa vie, il tourne des dizaines de scopitones, ancêtres des clips musicaux, tout en persévérant dans le cinéma, sans grand succès. Jusqu’à son quatrième long métrage, « Un homme et une femme »… Avec les bénéfices de ce film, qui ne lui a pas coûté cher, il achète un hôtel particulier près des Champs-Elysées, qui deviendra le siège de sa société de production, « Les Films 13 ».

Lelouch tourne alors quasiment un long métrage par an, filmant caméra à l’épaule et privilégiant la spontanéité. Car ce grand amateur de films choraux cadre personnellement ses films.

« Je pense que ceux qui aiment mes films, ce qu’ils aiment, c’est cette spontanéité que j’essaie de filmer, qui est à mi-chemin entre le mensonge et la vérité. »il a dit.

Nous lui devons en particulier « Vivre pour vivre » (1967, Golden Globe du meilleur film étranger) avec Annie Girardot et Yves Montand, « L’aventure est l’aventure » (1972) avec Lino Ventura et Jacques Brel, « Les deux » (1981) avec Nicole Garcia et Robert Hossein, « Itinéraire d’un enfant gâté » (1988) avec Jean-Paul Belmondo (César 1989 du meilleur acteur), « Hommes, femmes : mode d’emploi » (1996) avec Bernard Tapie…

« Voyou »

Après une traversée du désert, il rebondit avec « Roman de gare » (2007) avec Fanny Ardant, puis « Bâtard, on t’aime » (2014) avec Johnny Hallyday ou « Un + un » (2015) avec Jean Dujardin.

Claude Lelouch : l'amour au cinéma et l'amour du cinéma

En 2019, ému, il présente hors compétition au Festival de Cannes, aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, « Les plus belles années d’une vie »continuation de« Un homme et une femme » 53 ans plus tard, qui raconte l’histoire des retrouvailles des deux personnages.

« Ce film est le portrait d’un homme qui est avant tout un vaurien, qui n’a jamais été à la hauteur des événements survenus et qui demande pardon. Il y a tout de moi dans ce vaurien. »avait-il déclaré à l’AFP à l’époque.

Homme à tout faire, Claude Lelouch fut également producteur (notamment de « Molière » d’Ariane Mnouchkine en 1978) et distributeur. Il a créé les Ateliers du cinéma à Beaune (Côte-d’Or), proposant aux apprentis de suivre un film de la fin de l’écriture jusqu’à la copie zéro.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page