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l’alliance Marion Maréchal-Éric Zemmour peut-elle résister à une déroute ?

Marion Maréchal et Éric Zemmour photographiés à Gréoux-les-Bains le 10 septembre (illustration)
CLÉMENT MAHOUDEAU / AFP Marion Maréchal et Éric Zemmour photographiés à Gréoux-les-Bains le 10 septembre (illustration)

CLÉMENT MAHOUDEAU / AFP

Marion Maréchal et Éric Zemmour photographiés à Gréoux-les-Bains le 10 septembre (illustration)

POLITIQUE – La petite musique commençait à faire tellement de bruit que Marion Maréchal a dû y couper court. Ce vendredi 29 mars sur TF1, la tête de liste Reconquête pour les élections européennes de 2024 a réfuté tout conflit ouvert avec le fondateur et patron du parti d’extrême droite, Éric Zemmour.

 » Je suis un lieutenant qui commande sa section pour gagner cette bataille européenne, donc c’est ma place « , a relativisé Marion Maréchal, alors que l’ancien candidat à la présidentielle avait reconnu la veille sur BFMTV que «  des échanges animés » avec la personne concernée. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Tout part d’un article publié dans Indiquer Mardi 26 mars et décrivant « un duo au bord de l’implosion « .

Deux écoles

En cause, des tensions nées de la stratégie à adopter vis-à-vis du Rassemblement national et de la place occupée par Éric Zemmour, accusé par certains de rejouer le match présidentiel au lieu de pousser son candidat. Ce qui, dans le domaine médiatique, affecte mécaniquement le temps de parole de Marion Maréchal.

Une brouille rapidement confirmée par Le ParisienAlors Libérer, soulevant ces mêmes questions stratégiques, à l’heure où Jordan Bardella, dont le profil ne déplaît pas à Reconquête, s’envole dans les sondages. Deux écoles sont en compétition en interne. Le premier, zemmouriste, estime que le chef du parti doit s’exposer et frapper fort sur le RN afin de réitérer sa remontée électorale des premiers mois de campagne présidentielle. En soutien, les audiences toujours importantes qui suivent ses apparitions médiatiques.

L’autre, marionnettiste, juge au contraire que c’est Marion Maréchal qui doit mener le combat, avec pour objectif de parler à « le vrai droit » déçu par les Républicains et leur participation à la majorité d’Ursula von der Leyen, tout en épargnant le RN pour ne pas cibler son électorat. D’autant qu’une élection européenne, où le vote utile pèse moins que lors d’une élection présidentielle, pourrait permettre à la Reconquête de jouer son rôle, avec la promesse de grossir les rangs du groupe ECR au Parlement européen.

« Gros bourrin »

En l’absence d’un choix clair entre ces stratégies, voire d’un compromis susceptible de satisfaire tout le monde, des tensions sont naturellement apparues. « J’ai tendance à être d’accord avec Zemmour sur le RN, car il a raison de dire que c’est ce vivier qu’il faut exploiter. Mais il le fait comme un gros con et cela dérange l’électorat au lieu de le convaincre. » regrette au HuffPost un cadre de Reconquête, qui regrette la place occupée par l’ancien candidat à la présidentielle dans cette campagne.

« En fait, son image est tellement négative qu’elle nuit à celle de Marion. Parmi les militants de ma circonscription, ils étaient extrêmement soulagés qu’elle soit seule sur l’affiche. poursuit notre interlocuteur. Pour l’heure, la liste conduite par Marion Maréchal dépasse le seuil des 5% dans les sondages, le score minimum pour espérer envoyer des élus au Parlement européen. En cas de défaite, le parti présidé par Éric Zemmour sera confronté à une deuxième débâcle électorale, après le crash des législatives de 2022. Financièrement et humainement, Reconquête et ses deux têtes d’affiche auront du mal à s’en remettre. Et chacun accusera l’autre de ne pas avoir défendu la bonne stratégie.

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Cammile Bussière

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