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La vie du fondateur de Sea Shepherd mise sous scellés avant une décision judiciaire clé

Paul Watson poursuit son combat contre la chasse à la baleine depuis sa prison au Groenland.
MIGUEL MEDINA / AFP Paul Watson poursuit son combat contre la chasse à la baleine depuis sa prison au Groenland.

MIGUEL MEDINA / AFP

Paul Watson poursuit son combat contre la chasse à la baleine depuis sa prison au Groenland.

ENVIRONNEMENT – Derrière les barreaux, le lanceur d’alerte n’a pas perdu sa voix. Tandis que Paul Watson Le capitaine défenseur des baleines sera informé ce jeudi 5 septembre au plus tard de son éventuelle extradition vers le Japon. poursuit son combat contre la chasse à la baleine depuis sa prison au Groenland.

LE « pirate des mers »Selon ses détracteurs, il aurait été arrêté le 21 juillet à Nuuk, la capitale du Groenland, alors qu’il était en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter le nouveau navire-usine baleinier japonais.

Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2010. Le Japon le soupçonne d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un baleinier japonais et demande au Danemark, dont fait partie le Groenland, de l’extrader.

Sa prison ? Son nouveau navire

En attendant la décision danoise, il est derrière les barreaux, mais cela ne le fait pas cligner des yeux. « S’ils pensent que cela va arrêter notre opposition ! J’ai seulement changé de navire, et mon navire actuel est le Prison Nuuk. »L’AFP a déclaré « capitaine » Watson, 73 ans, fondateur de l’ONG Sea Shepherd et de la fondation océanique qui porte son nom.

Depuis sa cellule du pénitencier, un bâtiment gris moderne adossé aux rochers, il peut admirer baleines et icebergs. « C’est presque comme si j’étais à l’avant de mon bateau »Sa situation ne l’émeut pas, hormis sa séparation d’avec ses enfants, âgés de 3 et presque 8 ans.

Paul Watson lit beaucoup, il vient de dévorer une anthologie sur les papes, regarde des séries policières, mais fait surtout ce qu’il « sait faire le mieux : écrire » Des textes confiés à Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. Elle lui rend visite presque quotidiennement.

Éradiquer la chasse à la baleine « avant notre mort »

« En 1974, mon objectif était d’éradiquer la chasse à la baleine et j’espère y parvenir avant de mourir »il dit.

De plus, il assure également que lui et ses compagnons de combat ne font que veiller à ce que les sanctuaires marins soient respectés. « J’interviens de manière agressive et non violente »explique l’activiste aux cheveux blancs rebelles. Pour lui, il n’y a pas de contradiction possible entre ces termes : « Cela signifie que je vais essayer de prendre le couteau à la personne qui essaie de tuer une baleine, mais je ne lui ferai pas de mal. ».

Et bien que la frontière entre violence et pacifisme de Paul Watson soit parfois ténue, « Je ne le traverse pas, je n’ai jamais blessé personne ».

Paul Watson apprécie le « soutien de Macron »

« Ce que je fais, c’est défendre le droit international pour la protection des baleines et des océans contre les activités illégales »Paul Watson a encore ajouté, interviewé sur France Inter, ce lundi 2 septembre, pour la première fois sur une radio française.

Dans un enregistrement transmis à la radio par Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, il a également déclaré  » apprécier « J’ai le soutien du président et du gouvernement français. Cela me montre que le gouvernement français et le président Macron se soucient de la protection des baleines. »

Partout dans le monde, près de 100 000 personnes ont signé une pétition demandant sa libération, il a reçu de nombreuses lettres et les prisonniers lui témoignent leur sympathie, malgré son opposition à la chasse aux phoques, traditionnelle sur l’île arctique.

Situation politique complexe

« Je reçois beaucoup de lettres, dont beaucoup viennent d’enfants. »dit-il joyeusement. « Ils sont extrêmement passionnés par le monde, et si nous pouvons atteindre les enfants, je pense que les choses peuvent changer. »dit ce misanthrope autoproclamé.

Sur le plan politique, Paris a demandé à Copenhague de ne pas l’extrader mais le gouvernement danois reste silencieux. « Le Danemark est dans une situation très difficile, ils ne peuvent pas m’extrader d’une part parce qu’ils sont de fervents défenseurs des droits de l’homme »estime l’activiste, pour qui le système judiciaire japonais est « médiéval ».

D’autre part, « Je n’ai rien fait et même si j’avais fait quelque chose, la sanction serait de 1 500 couronnes (environ 200 euros), pas même une peine de prison, alors que le Japon veut me condamner à 15 ans »il assure.

Le tribunal de Nuuk doit se prononcer le 4 septembre sur son maintien ou non en détention provisoire, où il a été placé pour éviter tout risque de fuite, selon le parquet. En 2012, il avait déjà fui précipitamment l’Allemagne, où il était assigné à résidence, par crainte d’être extradé vers le Japon.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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