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La tentative de collecte de débris radioactifs se termine brutalement

Tuyauterie constituant un dispositif télescopique utilisé pour l'élimination des débris radioactifs, à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, le 22 août 2024.

A peine débuté jeudi 22 août, l’essai de récupération d’un échantillon de combustible fondu du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima a été interrompu et reporté sine die en raison d’un simple problème de tuyauterie mal fixée. « Il vaut mieux continuer le travail en toute sécurité plutôt que de se précipiter »« Euphémisait Tomoaki Kobayakawa, président de la Tokyo Electric Power Company (Tepco), propriétaire de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon.

Prévu pour durer deux semaines, l’essai devait permettre de récupérer jusqu’à 3 grammes du corium accumulé au fond du bâtiment du réacteur 2. Le corium est un mélange de combustible nucléaire, d’éléments de structure du réacteur et de béton des enceintes de confinement, aggloméré au moment de la fusion provoquée par la perte des circuits de refroidissement endommagés par le séisme de magnitude 9 et le tsunami de plus de 10 mètres.

Trois des six réacteurs de la centrale, les 1, 2 et 3, ont fondu en 2011. Déposé au fond de leurs bâtiments, le corium est constamment refroidi, mais reste dangereusement radioactif et difficilement accessible. Il en resterait au total 880 tonnes. Son extraction est indispensable pour réussir le démantèlement du site. D’où l’importance de l’essai interrompu.

Opération complexe

Pour y parvenir, la compagnie d’électricité avait prévu de raccorder cinq tronçons de canalisation, numérotés de 1 à 5 et mesurant chacun 1,5 mètre de long. Cependant, les pièces ont été fixées dans le mauvais ordre :  » (Nombre) 2, 3, 4, 1 et 5 »a admis Tepco, qui a décidé d’arrêter le test. « Nous essayons de comprendre pourquoi il y a eu une erreur dans l’installation du pipeline »a indiqué l’entreprise, sans donner de nouvelle date pour la reprise des essais. La préfecture de Fukushima, où se trouve la centrale, a critiqué « une erreur de débutant susceptible d’inquiéter la population », et a demandé à Tepco de prendre des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

La canalisation devait transporter le dispositif de récupération des échantillons : un outil de préhension pouvant s’étendre jusqu’à 22 mètres et accéder au corium en une semaine par un point d’entrée dans l’enceinte de confinement. Un système de vannes a également été installé pour limiter la libération de radiations du réacteur.

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Le réacteur 2 a été choisi parmi les deux autres réacteurs fondus car le bâtiment qui l’abrite n’a pas connu d’explosion d’hydrogène au moment de la catastrophe. Moins encombré de gravats et disposant d’une structure encore en place, l’accès est plus facile. L’échantillon prélevé doit être analysé dans un centre de recherche de la préfecture d’Ibaraki (nord-est).

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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