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La Somalie adopte le passage à un régime présidentiel au suffrage universel direct

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud au Parlement somalien à Mogadiscio le 29 mai 2023.

Le Parlement somalien a approuvé à l’unanimité, samedi 30 mars, l’instauration du suffrage universel direct et la transition vers un système présidentiel. Cette révision constitutionnelle concrétise la promesse – souvent répétée mais jamais appliquée jusqu’à présent – ​​d’un scrutin selon le principe « une personne, une voix » dès les élections locales prévues le 30 juin 2024.

Le principe du suffrage universel direct a disparu après l’arrivée au pouvoir du dictateur Siad Barré en 1969 dans ce pays de la Corne de l’Afrique. « Les législateurs des deux chambres ont approuvé à l’unanimité les chapitres amendés de la Constitution »a salué le président de la chambre basse du Parlement, Cheik Adan Mohamed Nour.

Avec cette révision constitutionnelle, le poste de premier ministre doit être remplacé par un vice-président, élu avec le chef de l’Etat au scrutin unique. Ce changement doit intervenir après la prochaine élection présidentielle, prévue en mai 2026.

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Un système électif source d’instabilité

Après le chaos qui a suivi la chute de Siad Barré en 1991, le système politique somalien s’est structuré autour de la myriade de clans et sous-clans qui composent la société. Les élections se sont déroulées jusqu’à présent selon un processus indirect complexe, source de luttes de pouvoir et d’instabilité. Depuis son élection en mai 2022 par les députés et sénateurs, le président Hassan Cheikh Mohamoud multiplie les initiatives pour tenter de sortir la Somalie de l’instabilité chronique dans laquelle elle vit depuis des décennies.

Un premier pas a été franchi l’année dernière à l’initiative de l’Etat semi-autonome du Puntland, qui a organisé ses élections aux conseils de district selon le principe « une personne, une voix ». Cette élection a été saluée et citée en exemple par la communauté internationale.

Mais cette réforme constitutionnelle est aussi critiquée en Somalie, notamment par l’ancien président (2017-2022), Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmaajo. « Cette Constitution, qui doit être mise en œuvre selon un processus illégal et non accepté par la société, ne sera jamais reconnue comme une Constitution légale »a-t-il déploré dans un communiqué.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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