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la sélection du jury reprend de manière chaotique

Donald Trump est jugé dans une affaire de paiements cachés destinés à acheter le silence d’une ancienne star du porno, Stormy Daniels, à quelques jours de l’élection de 2016.
Jabin Botsford / REUTERS

Une jurée a exprimé ses craintes, affirmant avoir été reconnue par des proches, alors même que le jury est censé être anonyme pour éviter les pressions.

Un juré qui jette l’éponge, un autre choisi puis finalement éliminé: le tribunal new-yorkais, qui juge Donald Trump lors d’un procès historique, a repris jeudi le laborieux travail de sélection d’un jury impartial prêt à résister aux pressions. Le juge Juan Merchan s’est fixé pour objectif de pouvoir réunir ce jury, douze citoyens new-yorkais et six suppléants, avant la fin de la semaine, pour entrer au cœur des débats de lundi.

Mais jeudi midi, le tribunal comptait deux jurés de moins, soit cinq au total. Tout d’abord, une première jurée a exprimé ses craintes d’être identifiée, affirmant avoir été reconnue par des proches, alors que le jury est censé rester anonyme pour éviter les pressions. Un peu plus tard, le juge « excuse » Un autre membre du jury, que les procureurs ont déclaré avoir découvert après des recherches, n’a peut-être pas dit toute la vérité en répondant au long questionnaire remis à chaque juré potentiel.

Anonymat

Ces premiers accrocs posent la question de garantir l’anonymat des jurés tout au long du procès, alors que Donald Trump a déploré à plusieurs reprises d’être jugé à New York, fief démocrate.

Le candidat républicain, qui dénonce un « persécution politique »a repris mercredi, sur le réseau Truth Social, les propos d’un animateur de Fox News, Jesse Watters, assurant sans preuve que« Ils choisissent pour faire partie du jury des militants progressistes infiltrés qui mentent au juge ». L’accusation et la défense ont la possibilité de récuser chacune dix jurés, sans fournir de justification. Le juge a déjà interdit à Donald Trump de s’en prendre aux jurés sur les réseaux sociaux.

Après ces incidents, leur nombre est passé de 7 à 5, sur 12 requis, sans compter les 6 remplaçants nécessaires. Premier ancien président de l’histoire des États-Unis à comparaître pour des accusations criminelles, Donald Trump est jugé dans une affaire de paiements cachés pour acheter le silence d’une ancienne star du porno, Stormy Daniels, à quelques jours de l’élection de 2016 qu’il a gagné de justesse contre la candidate démocrate Hillary Clinton.

La vie scrutée

Les jurés potentiels, citoyens anonymes plongés du jour au lendemain dans une affaire historique, voient leur vie scrutée. Ils doivent répondre à un long questionnaire sur leurs professions, leur situation familiale, leurs sources d’information, leurs centres d’intérêt et leur avis sur Donald Trump, mais aussi à des questions encore plus approfondies de l’accusation ou de la défense, qui a repéré tout indice d’une éventuelle menace. parti pris à l’encontre des prévenus, notamment dans leurs publications sur les réseaux sociaux. Ce ballet se poursuit jeudi.

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump risque théoriquement une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre, où il rêve de se venger de Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l’inconnu. S’il était déclaré non coupable, ce serait cependant un succès majeur pour le candidat républicain.

D’autant plus qu’il a réussi, grâce à des appels, à reporter ses trois autres procès pénaux, deux pour tentatives illicites d’annulation des résultats des élections de 2020 et un pour manipulation soi-disant désinvolte de documents classifiés. Dans le procès qui s’est ouvert lundi, Donald Trump est accusé d’avoir falsifié des documents comptables de sa société, la Trump Organization, qui aurait eu pour objectif de se cacher, sous couvert de « frais juridiques »le paiement de 130 000 $ à Stormy Daniels par son avocat personnel de l’époque, Michael Cohen.

En échange, l’ancienne star du cinéma X a accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée. Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer qu’il s’agit bien de manœuvres frauduleuses visant à cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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