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Il se fait voler son identité, est envoyé en prison et finit en hôpital psychiatrique

Un homme dont l’identité a été usurpée il y a plus de 30 ans a été victime d’une grave erreur judiciaire. Envoyé en prison puis en hôpital psychiatrique, il vient tout juste d’obtenir justice.

Face à un employé hospitalier bon à tous égards, il ne pouvait rien faire pour se défendre. William Donald Woods a passé des années à essayer de convaincre l’administration américaine que son identité avait été usurpée. Mais ce SDF de Los Angeles n’a pas été entendu. Pire encore, il a passé plus d’un an en prison avant d’être envoyé dans un hôpital psychiatrique alors même qu’il continuait à dire sa vérité.

C’est dans les années 1980 que la vie de William Woods change. A l’époque, il travaillait dans un stand de hot-dogs à Albuquerque avec un certain Matthieu David Keirans. Leurs chemins se sont rapidement divergés et les Keirans ont trouvé un emploi dans un hôpital d’Iowa City. Les années passent et tandis que Keirans monte en grade à l’hôpital, Woods se retrouve peu à peu à la rue, raconte le magazine « People ». Alors quand en 2019 il se rend à la banque pour expliquer qu’il ne pourra pas payer les dettes acquises en son nom parce que son identité a été usurpée, personne ne le croit.

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Il a cependant sur lui son numéro de sécurité sociale et ses papiers d’identité. Mais sa vie nomade l’empêche de répondre aux nombreuses questions des autorités concernant son compte bancaire. Alors la police est appelée. Elle contacte celui qu’elle croit être le vrai William Donald Woods, vivant dans le Wisconsin et travaillant désormais à distance à l’hôpital. Au téléphone, l’homme affirme détenir tous les documents demandés et explique n’avoir donné accès à son compte bancaire à personne.

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Face aux propos de cet homme, le véritable William Woods n’a rien pu et a été arrêté puis emprisonné en août 2019… sous le nom Matthieu David Keirans. Il continue de nier avoir été appelé ainsi mais la justice californienne lui ordonne de reprendre « son vrai nom ». Après 428 jours de prison, un juge déclare l’accusé inapte à subir son procès. Il a ensuite été interné dans un hôpital psychiatrique pendant 147 jours supplémentaires, où il a été placé sous traitement médicamenteux.

L’analyse ADN qui change tout

En 2021, enfin libre, William Woods entreprend de faire la lumière sur l’histoire qui a ruiné sa vie. Se rapprochant peu à peu de la vérité, il appelle en 2023 l’hôpital où est employé son rival, embauché sous son nom en 2013. L’établissement alerte la police qui décide, cette fois, d’interroger le fraudeur. Ce dernier affirme que William Woods est « fou », estime qu’il a besoin d’être soigné ou « enfermé ».

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En fin de compte, ce sont les analyses ADN qui révèlent enfin la vérité. Un homme âgé vivant dans le Kentucky accepte de coopérer avec la police lorsque William Woods prétend qu’il est leur père. Les résultats confirment enfin que l’homme qui a passé des mois en prison est bien son fils.

Matthew David Keirans a plaidé coupable lundi 1ereuh avril. Il risque de 2 à 32 ans de prison et pourrait devoir payer plus d’un million de dollars d’amende. Au cours de l’enquête, la police a découvert qu’il avait utilisé le nom de la victime à « chaque instant de sa vie nécessitant une identification officielle ». Pour être embauché à l’hôpital, il a présenté de faux papiers, sur lesquels figuraient tous les noms et numéros du vrai William Woods. Il a également accumulé plus de 200 000 $ de dettes bancaires ainsi que huit prêts automobiles et personnels.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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