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De Sciences Po à Columbia, une semaine de mobilisations pro-palestiniennes sur les campus universitaires du monde

La vague de soutien étudiant à la Palestine est désormais mondiale. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, les mobilisations pro-palestiniennes se sont dans un premier temps cantonnées aux États-Unis. Sciences Po Paris a fini par rejoindre le mouvement fin avril, avec pour conséquence blocages et évacuations. D’autres instituts d’études politiques suivirent en France, tout comme la Sorbonne Université.

Ailleurs dans le monde, du Royaume-Uni au Canada, en passant par le Mexique, les tentes des militants pro-palestiniens ont été dressées sur les pelouses des campus. Tous ces étudiants protestent contre la guerre dans la bande de Gaza et réclament la fin des partenariats de leurs universités avec celles situées en Israël. Franceinfo fait le point sur les mobilisations de la semaine dernière, pays par pays.

En France, blocages à Sciences Po et à la Sorbonne

A Sciences Po Paris, épicentre du mouvement pro-palestinien en France, la police a évacué vendredi des militants, mettant fin à l’occupation de l’établissement. Une semaine après une première mobilisation et évacuation des locaux, « 91 personnes » ont été délogés « sans incident »selon la préfecture de police de Paris à la demande de l’établissement. « La fermeté est et restera totale »dit Matignon.

Plusieurs membres du Comité Palestine de Sciences Po Paris ont annoncé jeudi lancer une « grève de la faim » dans « solidarité avec les victimes palestiniennes ». Mais Jean Bassères, l’administrateur provisoire de l’établissement, a rappelé qu’il n’était pas question, comme le réclament ces étudiants, de« enquêter » Les relations de Sciences Po avec les universités israéliennes.

Ailleurs en France, plusieurs campus de Sciences Po, comme Le Havre, Dijon, Reims ou Poitiers, ont connu des perturbations, des blocages ou des occupations partielles. Certaines ont été levées.

La police évacue un sit-in d'étudiants pro-palestiniens dans le hall d'entrée de Sciences Po Paris, le 3 mai 2024. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)

A Lyon, la police est intervenue vendredi pour évacuer dans le calme des manifestants pro-palestiniens de l’Institut d’études politiques. Pour éviter toute nouvelle occupation, l’établissement sera administrativement fermé jusqu’au 12 mai, a annoncé la direction. A Saint-Etienne, la police a également évacué vendredi une quinzaine d’étudiants qui bloquaient l’accès à un site universitaire. Dans les Alpes-Maritimes, Sciences Po Menton a rouvert normalement vendredi, après plusieurs jours de fermeture. L’École de journalisme de Lille a également été bloquée cette semaine.

Lundi, La mobilisation étudiante française avait également gagné une prestigieuse université parisienne : la Sorbonne. LLa police est entrée dans les locaux historiques de l’université pour évacuer les militants pro-palestiniens, qui avaient installé des tentes à l’intérieur des bâtiments. Un rassemblement de soutien à la cause palestinienne à l’appel des syndicats étudiants a également rassemblé entre 250 et 300 personnes vendredi place du Panthéon.

Des centaines d'étudiants se rassemblent place du Panthéon à Paris, le 5 mars 2024. (TELMO PINTO/NURPHOTO/AFP)

« Notre mobilisation se poursuit la semaine prochaine dans les collèges avec des blocages déjà prévus » a prévenu la direction du syndicat étudiant. Les lycéens sont désormais appelés à rejoindre le mouvement. « On aura des blocages partout en France » depuis lundi, a prévenu Gwenn Thomas-Alves, porte-parole du High School Union, qui appelle à un « convergence entre lycéens et étudiants ». Dans une entrevue à Provence Et La Tribune dimanche, Emmanuel Macron condamné « avec la plus grande fermeté » ces blocages qui « empêcher le débat ».

Aux Etats-Unis, les universités de Columbia et UCLA se sont mobilisées

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation en soutien aux Gazaouis déferle sur les campus américains. Une quarantaine d’universités sont concernées, de la côte est à la côte ouest. La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger les manifestants. Presque 2 000 personnes ont été arrêtées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

A l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), les manifestants ont été arrêtés un à un jeudi, menottés puis emmenés dehors, après un face-à-face tendu avec la police. La nuit précédente, des heurts avaient éclaté sur ce campus lorsque des contre-manifestants, pour la plupart masqués, avaient attaqué le campement pro-palestinien et tenté de briser une barricade.

Des policiers arrêtent un à un les manifestants sur le campus de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), le 2 mai 2024. (MARIO TAMA / GETTY IMAGES / AFP)

Quelque 300 personnes ont également été arrêtées mercredi à New York, sur des sites universitaires, selon les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police avait déjà chassé des manifestants pro-palestiniens, barricadés dans la prestigieuse université de Columbia, épicentre de la mobilisation étudiante aux Etats-Unis.

Contrairement à d’autres institutions, l’Université Brown a convenu avec les manifestants de démanteler leur campement en échange d’un vote sur un éventuel « désinvestissement » de « des entreprises qui permettent et profitent du génocide à Gaza ».

Après deux semaines de silence, et six mois avant l’élection présidentielle, le président démocrate Joe Biden a pris la parole jeudi pour affirmer que « L’ordre doit prévaloir. » « Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui fait taire les gens »a-t-il néanmoins ajouté.

La Grande-Bretagne, camps au Trinity College ou à Manchester

Le mouvement de soutien aux Palestiniens s’est également étendu aux universités britanniques, sur les campus de Sheffield, Bristol et Newcastle. A Manchester, parmi les différentes facultés, des dizaines de tentes rouges, bleues et vertes étaient dressées vendredi sur une pelouse.

Des tentes ont été installées sur la pelouse de l'université de Manchester en signe de protestation.  (PLACE RICHARD / RADIO FRANCE)

En Irlande, des étudiants de l’université Trinity College de Dublin ont installé vendredi un camp sur le campus, bloquant l’entrée d’un bâtiment. L’accès aux visiteurs a également été interdit samedi par l’administration. Dans ce pays, le gouvernement lui-même s’est montré très critique à l’égard de l’attitude de Benjamin Netanyahu depuis le début du conflit. Le nouveau Premier ministre irlandais, Simon Harris, s’est déclaré prêt mi-avril à reconnaître un Etat palestinien.

Manifestations également au Mexique, au Canada, en Australie, en Suisse et au Liban

Au Mexique, des dizaines d’étudiants pro-palestiniens de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont installé jeudi un camp à Mexico pour protester contre l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza. Plus au nord, au Canada, des tentes ont été dressées cette semaine sur les pelouses de plusieurs campus de Toronto et d’Ottawa, rapporte Radio Canada.

Des étudiants montrent des pancartes en soutien à la Palestine, à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), à Mexico, le 2 mai 2024. (EYEPIX/NURPHOTO/AFP)

En Australie, des centaines de manifestants pro-palestiniens et pro-israéliens se sont retrouvés face à face vendredi sur le campus de l’université de Sydney. Malgré quelques échanges tendus, les deux rassemblements sont restés pacifiques et la police n’est pas intervenue. En Suisse, à l’Université de Lausanne, une cinquantaine d’étudiants ont participé installé jeudi soir dans le hall d’un immeuble. Après négociations avec le rectorat, le groupe a été autorisé à occuper les lieux jusqu’à lundi, selon le média suisse RTS.

Plusieurs centaines d'étudiants pro-palestiniens manifestent dans les rues de Beyrouth, Liban, le 30 avril 2024. (FADEL ITANI/NURPHOTO/AFP)

Le mouvement de soutien à la Palestine se fait également sentir dans les facultés du Moyen-Orient. Au Liban, par exemple,Des centaines d’étudiants de différentes universités ont manifesté mardi. Certains ont même brandi des banderoles affichant des messages de solidarité avec le sud du Liban, territoire où le mouvement islamiste Hezbollah, qui soutient le Hamas, échange des tirs avec l’armée israélienne depuis le 7 octobre.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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