La Russie, « paria des Jeux olympiques » et la « rhétorique hostile » de Kamala Harris
Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce lundi 22 juillet, 880e jour de conflit.
Les nouvelles du jour
L’Ukraine a revendiqué l’attaque d’une raffinerie de pétrole dans le sud-ouest de la Russie. Selon une source au sein de l’appareil militaire ukrainien, plusieurs drones ont attaqué la raffinerie de Tuapse, ville côtière de la mer Noire dans la région russe de Krasnodar, provoquant un incendie. « L’étendue des dégâts est en cours d’éclaircissement », a indiqué cette source, précisant que la raffinerie appartient au géant russe Rosneft et dispose d’un terminal portuaire et que près de 90% de sa production est exportée.
Les autorités régionales russes ont indiqué sur Telegram qu’une centaine de secouristes avaient été déployés et avaient maîtrisé les flammes au petit matin. Selon les premières informations, il n’y a pas eu de victime. Parallèlement, l’armée russe a annoncé lundi avoir abattu 80 drones ukrainiens dans la nuit et au petit matin, dont 47 dans la seule région de Rostov, au sud, frontalière de l’Ukraine.
Le nombre du jour
6.5. La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva a été condamnée à six ans et demi de prison pour avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe en Ukraine, a annoncé la justice russe, qui n’a pas annoncé la date du procès. « Ce procès secret et cette condamnation sont une parodie de justice. La seule conclusion juste serait la libération immédiate d’Alsu », a déclaré Stephen Capus, président de Radio Free Europe/Radio Liberty, le média américain qui emploie la journaliste.
Citation du jour
» La Russie ne sera plus que l’ombre d’elle-même aux Jeux olympiques de Paris. La transition du statut de puissance olympique à celui de pays paria a été rapide et frappante. »
C’est ce que dit Jules Boykoff, spécialiste olympique basé aux Etats-Unis, à quatre jours de l’ouverture des Jeux de Paris. Alors que la capitale française s’apprête à accueillir des athlètes du monde entier pour des Jeux olympiques synonymes de concorde, la Russie, qui a toujours été un acteur clé des JO, est tenue à l’écart de l’événement planétaire en raison de la guerre en Ukraine.
Interdite en tant que nation, la Russie ne diffusera pas les Jeux sur son territoire, selon les médias russes, une décision aux relents de guerre froide, depuis le boycott par Moscou des JO de Los Angeles en 1984. Le Kremlin a également jugé « inacceptable » lundi le refus d’accréditation rapporté par l’agence de presse russe Ria Novosti concernant cinq de ses journalistes sportifs qui devaient couvrir les JO-2024 en France, à l’heure de tensions accrues entre Paris et Moscou.
La tendance du jour
Le Kremlin s’est limité à relever la « rhétorique hostile » envers la Russie de la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui apparaît la mieux placée dans le camp démocrate pour affronter Donald Trump à la présidentielle, après le retrait de Joe Biden. « Nous ne pouvons pas évaluer la candidature potentielle de Harris (…) car jusqu’à présent, sa contribution à nos relations n’a pas été significative. Elle a fait des déclarations avec une rhétorique plutôt hostile envers notre pays », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine.
Interrogé à nouveau sur le retrait du président Joe Biden de la course à la Maison Blanche, Peskov s’est montré laconique, affirmant que plus rien ne surprenait la Russie lorsqu’il s’agissait des États-Unis, un pays que Moscou considère comme décadent et une menace existentielle : « Honnêtement, tout ce qui s’est passé ces dernières années aux États-Unis nous a appris à ne nous laisser surprendre par rien. Nous n’avons donc pas été très surpris. »
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
« Il ne nous appartient pas de juger la décision du président Biden. Le développement des relations russo-américaines est important, mais l’essentiel est d’atteindre les objectifs de l’opération militaire spéciale », a déclaré Dmitri Peskov, utilisant l’euphémisme de rigueur en Russie pour décrire l’assaut contre l’Ukraine.