La Russie dépense énormément pour son armée et se met en colère contre l’Allemagne
Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de ce mercredi, 1008ème jour de guerre.
Fait du jour
Tout pour l’armée ! En pleine escalade entre Moscou et l’Occident, la chambre haute du Parlement russe a validé ce mercredi le projet de loi de finances 2025-2027, qui prévoit une hausse de 30 % des dépenses militaires l’année prochaine. Le texte, voté à une très large majorité par les députés de la Douma (chambre basse), doit désormais être promulgué par le président Vladimir Poutine, une démarche qui ne laisse aucun doute. Le budget prévoit que les dépenses de défense atteindront environ 119 milliards d’euros en 2025, soit plus de 6 % du PIB russe. Au total, au moins 40 % du budget fédéral 2025 sera consacré l’an prochain à la Défense et à la sécurité nationale. Le budget militaire national avait déjà explosé sur un an de près de 70 % en 2024, représentant avec les investissements sécuritaires 8,7 % du PIB, une première en Russie depuis la chute de l’URSS il y a plus de trente ans.
Depuis 2022, le Kremlin a largement réorienté son économie vers l’effort de guerre, développant son complexe militaro-industriel à grande vitesse, notamment en recrutant des centaines de milliers de nouveaux salariés, une stratégie qui a cependant poussé l’inflation à la hausse. . Les dépenses militaires ne sont pas prêtes de diminuer dans les mois à venir, Vladimir Poutine ayant ordonné une augmentation de 15 % du nombre de soldats à la mi-septembre, le portant à 1,5 million, soit 1 actif russe sur 50.
La déclaration d’aujourd’hui
» J’ai un peu peur, je ne vais pas te mentir, dans une zone de guerre on ne sait jamais… » »
Les mots sont d’Alberto Blasco Ventas, un touriste espagnol de 23 ans venu découvrir la guerre de ses propres yeux dans la banlieue de Kiev. Il n’est pas le seul à franchir cette étonnante démarche. En Ukraine, une dizaine de compagnies proposent ce type de circuits, un phénomène marginal mais en croissance. Ces circuits relèvent de la le tourisme sombre, visiter des lieux associés à des événements tragiques.
À ceux qui considèrent cela morbide ou immoral, Alberto assure agir « avec respect ». War Tours, qui a organisé son voyage, affirme avoir pris en charge depuis janvier une trentaine de clients, principalement européens et américains. Une partie des bénéfices est reversée à l’armée.
Le numéro du jour
Deux. C’est le nombre de journalistes du groupe audiovisuel public allemand ARD expulsés de Russie par les autorités russes. Une « réponse » à la fermeture annoncée par la chaîne de télévision Pervy Kanal de son bureau allemand sur ordre de Berlin, ce que l’Allemagne a fermement démenti. Selon le reportage de la chaîne, les autorités allemandes considèrent cette télévision d’État comme une menace pour la sécurité du pays et comme un dangereux organe de propagande, alors que des millions de russophones vivent sur le territoire allemand.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois nié avoir « fermé » le bureau de Pervy Kanal. « Les affirmations russes sont fausses : le gouvernement fédéral n’a pas fermé les bureaux de cette chaîne et les journalistes russes peuvent travailler librement et sans entrave en Allemagne », a défendu un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
La tendance
Les pays baltes, nordiques et la Pologne sont prêts à renforcer, avec leurs alliés, les sanctions contre la Russie et les Etats qui soutiennent son invasion de l’Ukraine, ont-ils déclaré mercredi lors d’un sommet en Suède. « Avec nos alliés, nous sommes déterminés à renforcer notre dissuasion et notre défense (…) contre les attaques conventionnelles et hybrides, et à renforcer les sanctions contre la Russie et ceux qui favorisent l’agression de la Russie, menaçant ainsi notre sécurité commune », écrivent les sept pays signataires ( Suède, Finlande, Danemark, Norvège, Lettonie, Estonie, Pologne). La Lituanie n’a pas participé à ce sommet, son gouvernement étant en train de se former.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
« Les sanctions occidentales fonctionnent malgré la propagande russe, l’économie russe s’enfonce dans un déséquilibre entre des dépenses de guerre croissantes et le reste de l’économie est en difficulté », a déclaré le Premier ministre suédois lors d’une conférence de presse à Harpsund, en Suède. Les sept pays, limitrophes ou proches de la Russie et membres de l’Otan, s’engagent également à « renforcer (leur) soutien » à l’Ukraine « en particulier à l’industrie de défense ukrainienne ». Ils rappellent qu’ils sont les plus gros contributeurs à l’aide militaire par habitant à l’Ukraine.