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La production de pommes de terre peut-elle doubler d’ici 2030 ?

Il y a deux ans, elle était dans une situation désespérée à cause de la sécheresse. Voilà la pomme de terre, aujourd’hui, promise à voir sa production doubler dans les champs d’ici 2030, passant de 1,6 million à plus de 3 millions de tonnes. Cela représente 300 à 400 km2 de terres cultivées supplémentaires. La raison ? L’implantation de nouvelles usines de frites surgelées dans le territoire du nord, comme le raconte Le monde.

L’année dernière, le groupe belge Clarebout a lancé sa production à Bourbourg, près de Dunkerque. Un peu plus au sud, à Escaudœuvres, près de Cambrai, un autre géant belge, Agristo (anciennement Agrigel), construit actuellement son usine sur le site d’une ancienne sucrerie, symbole de la passation de pouvoir entre le sucre de betterave et la pomme de terre. Ici, les premières frites devraient sortir en 2027.

Après vingt ans d’inactivité industrielle

Dans la Somme, Ecofrost, toujours belge, prévoit de produire, dès 2026, 100.000 tonnes de frites sur l’ancien site de fabrication de chips Flodor, à Péronne. Le groupe belge prévoit même de doubler cette production d’ici 2030.

À cette boulimie manufacturière s’ajoute le Canadien McCain, dont les usines sont déjà implantées à Harnes et Béthune, dans le Pas-de-Calais. L’entreprise investit pour passer de 260 000 à 380 000 tonnes de produits finis. Ne jetez plus, le cornet est plein !

Pour Bertrand Ouillon, délégué général du Groupement interprofessionnel pour le développement de la pomme de terre, « cette nouvelle est accueillie avec un énorme intérêt ». D’autant que cet engouement soudain pour la filière pomme de terre intervient après vingt années « où rien ne s’est passé », selon lui.

Le risque du changement climatique

La région Hauts-de-France, qui abrite près des deux tiers de la production nationale, pourra-t-elle cultiver encore plus de pommes de terre ? Pour Fermes en vie, foncière agricole finançant les terres agricoles grâce à l’épargne citoyenne, « il va falloir y aller raisonnablement, ne pas s’emballer et se retrouver à surproduire ».

D’autant que la pomme de terre est une « culture de plus en plus à risque compte tenu du changement climatique », estime Geoffroy d’Evry, président du Syndicat national des producteurs de pomme de terre, interrogé par le quotidien.

Demandé par 20 minutesil y a deux ans, le responsable pomme de terre à la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, Benoît Houilliez, reconnaissait lui aussi que les aléas climatiques étaient une « question épineuse » à gérer. Et de souligner : « Nous recherchons le mouton à cinq pattes, entre résistance au mildiou, envies des consommateurs et intransigeance des spécifications industrielles. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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