La politique intérieure israélienne fait dérailler le nouveau plan de paix
Une nouvelle feuille de route déchirée. L’offre mise sur la table vendredi par Joe Biden, estimant qu’elle est « il est temps que cette guerre se termine » entre Israël et le Hamas, n’a été suivie d’aucune trêve dimanche 2 juin. Au huitième mois du conflit, les bombardements israéliens ont continué de pleuvoir sur plusieurs secteurs de la bande de Gaza, à commencer par Rafah, ville située à l’extrême sud de Gaza. l’enclave. Les hélicoptères Apache ont tiré sur le centre, tandis que les frappes ont ciblé le sud et l’ouest.
Les États-Unis, soutenus par le Qatar et l’Egypte, et en coordination avec Israël, n’avaient pourtant pas ménagé leurs efforts pour défendre ce plan, peu ou prou le même que ceux précédemment refusés : un cessez-le-feu total avec retrait des troupes israéliennes d’Israël. « zones habitées de Gaza » pendant six semaines ; libération de certains otages israéliens enlevés le 7 octobre (femmes et malades) et libération de prisonniers palestiniens ; puis possibilité de cessez-le-feu » permanent « et la libération de tous les otages. Les choses allaient plutôt bien. Le Hamas avait indiqué qu’il considérait « positivement » la proposition américaine.
Impasse politique
C’était sans compter les vents contraires qui soufflent sur la politique intérieure israélienne. Deux ministres d’extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont menacé de faire éclater la coalition, tous deux via le réseau social X. Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a promis que son parti « dissoudre le gouvernement » si l’accord était trouvé, qualifier la proposition de « victoire du terrorisme et risque pour la sécurité d’Israël ».
Bezalel Smotrich, ministre des Finances, a affirmé qu’il « ne participera pas à un gouvernement qui accepterait le plan proposé ». « Nous exigeons la poursuite de la guerre jusqu’à la destruction du Hamas et le retour des otages », il a continué. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, conscient de ces blocages, les a anticipés en réaffirmant peu avant son discours. » termes « pour un cessez-le-feu permanent : le » destruction « du Hamas et du « libération de tous les otages ».
Si les pressions exercées jusqu’ici par l’administration américaine sur Israël n’ont pas permis de suspendre les combats, elles auraient quand même eu pour conséquence de contraindre Tel-Aviv à modifier son plan offensif initial sur Rafah, « après une enquête menée par le journal Wall Street publié ce week-end. A l’origine, deux divisions de l’armée israélienne devaient raser la ville frontalière avec l’Egypte, mais après d’âpres discussions avec Washington, l’opération se concentrera finalement sur la frontière entre Gaza et l’Egypte, et sur des raids dans la ville du sud. Si cette ligne rouge était respectée, les efforts diplomatiques en faveur d’un cessez-le-feu semblent avoir été vains.
Question humanitaire
Dimanche 2 juin, l’objectif s’est recentré sur l’urgence de desserrer l’étau humanitaire autour de Gaza, où les approvisionnements ne suffisent plus à la survie des Palestiniens. Une réunion entre l’Égypte, les États-Unis et Israël s’est tenue au Caire pour discuter du passage de Rafah, qui est normalement le principal point d’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Cette dernière est restée fermée depuis sa prise de contrôle par l’armée israélienne le 7 mai.
Entre cette date et le 26 mai 2024, seuls 1 066 camions ont pu entrer dans l’enclave, tous points de passage confondus, y compris via le « port flottant » américain actuellement endommagé par une tempête, selon l’ONU. Les autorités israéliennes font état d’une légère amélioration cette semaine, avec 764 camions égyptiens entrant via le passage de Kerem Shalom, même si les ONG continuent d’affirmer que les combats empêchent l’accès. L’aide reste, de toute façon, très en deçà des besoins : avant la guerre, Gaza, même sous blocus, était approvisionnée chaque jour par plus de 500 camions.