La nouvelle vie de Dominique Ducharme à Vegas : « J’ai vu pire »
À Summerlin, une très jolie banlieue à l’ouest de Las Vegas, il y a des endroits pires pour commencer une nouvelle vie.
À deux minutes de son aréna d’entraînement des Golden Knights, Dominique Ducharme poursuit son rêve, sa passion.
Adjoint de Bruce Cassidy depuis plus d’un an, le gars de Joliette est responsable d’une des meilleures attaques de la LNH.
Cette année, c’est également lui qui sera chargé du jeu de puissance. Il habite à moins de 20 minutes du Strip de Las Vegas et, avec sa petite amie, Carine Paquin, les deux profitent pleinement de la vie au Nevada.
Summerlin, une banlieue de Vegas, où vit désormais Dominique Ducharme.
Avec l’aimable autorisation du quartier de Summerlin
« De bons restaurants, des endroits exclusifs et agréables, de superbes spectacles et du soleil toute l’année. J’ai vu pire. »
La direction des Golden Knights veut gagner tout de suite et elle prend les moyens. Autant les entraîneurs que les joueurs apprécient que la direction leur donne toujours la chance d’aller plus loin.
Cet été, Vegas a échappé à Jonathan Marchessault qui a signé à Nashville, mais nous ne perdons pas espoir et nous développons rapidement.
Et Montréal?
Amertume ou ressentiment envers les Canadiens de Montréal ?
« Non. Être congédié fait partie intégrante de la vie d’un entraîneur de la LNH. » Le gars de Joliette n’a que 51 ans, mais il a déjà beaucoup d’expérience.
« Oui, ça m’a fait mal, c’est humain. J’aurais aimé parler davantage avec Kent Hughes, mais ça ne s’est pas passé comme ça. Quand le gars qui vous a donné le poste d’entraîneur se fait virer, ce n’est jamais une bonne nouvelle. Je me doutais des séquelles douloureuses après le départ soudain de Marc Bergevin. »
L’an dernier, Dominique avait dîné avec Martin St-Louis, son successeur qui avait déjà été son coéquipier à l’Université du Vermont. Là encore, pas de chicane. « Oui, il a pris mon poste, mais c’est le business. Si ça n’avait pas été lui, ça aurait été quelqu’un d’autre. Je lui ai souhaité bonne chance et c’était sincère. »
Il y a un an, l’entraîneur des Golden Knights, Bruce Cassidy, avait une liste de candidats à intégrer à son équipe d’entraîneurs. Il a choisi Dominique Ducharme parce qu’on lui avait parlé de son expérience. De plus, Cassidy a entraîné contre lui lorsqu’il était à Boston.
Il l’a vu mener le Canadien jusqu’à la finale de la Coupe Stanley. Dominique avait aussi déjà tout gagné dans la LHJMQ avec Halifax en 2016. Donc, neuf ans chez les juniors, cinq ans avec le Canadien, Dominique Ducharme a tout vu et il a du caractère. Il a remporté le poste d’adjoint, un nouveau départ.
La famille
Avec son calme habituel, il analyse : « Ce congédiement a même été formateur pour mes enfants. Mon fils Xavier a maintenant 21 ans et il est déjà assistant de l’instructeur Jean-Philippe Paré à Saint-Jérôme en junior AAA. Ma fille Alexanne, 19 ans, est capitaine de l’équipe de flag football de Marie-Victorin. Tous deux ont appris d’un coup que dans le sport, tout peut arriver et vite qui plus est. »
Les deux aînés de Dominique sont aux études et souhaitent se lancer dans l’administration sportive, une addiction familiale.
Photo fournie par Dominique Ducharme
« L’année dernière, toute la famille s’était retrouvée à Seattle pour la Classique hivernale, c’était magique. Cette année, notre équipe sera à la maison à Vegas pendant les vacances. Les enfants viendront chez nous pendant ce temps-là. Sinon, au cours de l’année, on se voit quand notre équipe joue à Montréal, Ottawa ou même Toronto. »
Les dangers de Vegas
Vegas n’est-elle pas une ville amusante pour vos joueurs ? « Non, pas vraiment. Oui, la vie est trépidante ici, mais nous vivons dans ce bassin à l’année. Donc, nous sortons peu et nous allons en ville principalement pour nos matchs. Sinon, nous restons en banlieue, au calme. Les gars sont professionnels et ils sont concentrés. Le danger est plus évident pour les équipes qui nous rendent visite. Elles ne sont là que deux jours et, souvent, elles veulent tout vivre d’un coup. »
Carine et Dominique ont aussi à cœur leur fondation, qui vient en aide financièrement chaque année aux jeunes étudiants-athlètes de la région de Joliette. Il y a un mois, ils ont accueilli 300 joueurs lors d’un superbe tournoi de golf auquel participaient également plus d’une vingtaine de personnalités de la LNH. « C’est beaucoup de travail pour Carine et moi, mais on adore ça. La cause est belle et on recommencera aussi longtemps qu’on le pourra. »
Photo fournie par Ysabelle Forest
Pour Dominique Ducharme, l’épisode derrière le banc du Canadien, autant comme adjoint que lorsqu’il a pris les rênes de l’équipe, a été une expérience extraordinaire. « On a éliminé Toronto, on a sorti Winnipeg, puis Vegas et on s’est rendu en finale. Montréal n’avait pas vécu ça depuis 1993. Les gens ont apprécié et moi aussi. » Dominique accepte les critiques, mais on ne peut pas lui enlever ce qu’il a accompli. Avouez que ce n’est pas que de la chance. N’est-ce pas ?
Dominique Ducharme est heureux à Las Vegas et ça paraît. Selon lui, les gens de cette ville unique ont rapidement adopté leur équipe de hockey et sont des fans fidèles et en or. L’équipe n’a que 7 ans et a déjà remporté la Coupe Stanley.
Vous pourriez revoir Dominique à la télé lors de la dernière journée de 2024, puisque les Golden Knights recevront son ancien club, les Canadiens de Montréal, à Vegas le soir du 31 décembre. Inutile de préciser que le gars de Joliette veut absolument cette victoire. Ça fait aussi partie du business.
journaldemontreal
