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La justice saisie pour des propos sur les Maghrébins d’un candidat RN de l’Yonne – Libération

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Le procureur de la République a été saisi, mercredi 3 juillet, pour des propos jugés racistes tenus par Daniel Grenon, député RN sortant de l’Yonne. Dans un débat organisé par « Yonne républicaine », il a estimé que « les Maghrébins (…) n’ont pas leur place dans les hautes sphères ».

Le procureur de la République a été saisi mercredi 3 juillet, à la suite de propos jugés racistes tenus par Daniel Grenon, député RN sortant de la 1ère circonscription de l’Yonne et candidat à sa réélection, dans le journal local Yonne républicaineIl a estimé que : «Les Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens n’ont pas leur place dans les hautes sphères. » Au premier tour des élections législatives anticipées, il est arrivé en tête avec 40,4% des voix.

Le premier secrétaire de la fédération PS de l’Yonne, Mani Cambefort, a dénoncé des propos tenus sur X « clairement racistes, ceux qui tombent sous le coup de la loi ». Il avait déclaré saisir « le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Nous ne laisserons rien passer. Jamais. La République ne reconnaît que les Français, tous égaux. » L’article 40 exige « tout fonctionnaire public qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit » contacter le procureur de la République.

Le procureur de la République d’Auxerre, Hugues de Phily, a confirmé à l’AFP : « avoir été saisi » par « un élu local qui souhaitait dénoncer des propos qui constituaient selon lui une incitation publique à la haine, à la violence ou à la discrimination », a-t-il ajouté. « Ce signalement est en cours d’instruction et est actuellement examiné par le parquet d’Auxerre ».a ajouté le procureur.

Quelques minutes avant cette annonce, Daniel Grenon s’est défendu dans un communiqué, assurant que cette citation était « faux » et n’a pas réfléchi « en aucune façon (ses) pensées ou (ses) paroles. » Et pour faire ressortir l’élément de langage déjà utilisé à plusieurs reprises par Jordan Bardella : « Par exemple, la présence d’un Franco-Russe à la tête de nos services de renseignement susciterait des interrogations légitimes. » La phrase exacte prononcée dans l’interview, selon lui, serait : « Des Maghrébins binationaux comme Najat Vallaud-Belkacem sont arrivés au pouvoir et c’est très bien, mais ils n’ont pas leur place à certains postes de haut rang en raison de leur double nationalité ce qui peut poser un problème d’allégeance ».

L’Yonne Républicaine Il indique cependant disposer de plusieurs enregistrements des propos tenus lors du débat avec la candidate du Nouveau Front populaire, Florence Loury, arrivée deuxième avec 25,34% des voix. Le journal local assure que la phrase citée dans le communiqué de Grenon est erronée, et maintient la citation qui a provoqué de vives réactions. Florence Loury, de son côté, avait réagi lors de l’interview : «Quand j’entends M. Grenon, j’entends qu’il est raciste.»

L’écologiste n’est pas le seul à avoir été offensé par ces propos du candidat : « Honte à ceux qui ont banalisé l’extrême droite » Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a écrit sur X. Guillaume Larrivé, qui était député des Républicains de l’Yonne avant d’être battu par Grenon, a également tweeté : « C’est ce que dit le député RN qui m’a battu en 2022 et qui a depuis doublé le nombre de ses électeurs (…) Vox populi, vox dei ? Attention, danger. »

Mise à jour : ajouté vers 16h30 confirmation du procureur de la République.

Cammile Bussière

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