« La Guerre des Rohirrim », un anime japonais basé sur « Le Seigneur des Anneaux »
La Terre du Milieu revient sur les écrans mercredi, sous la forme d’un anime japonais qui reprend tous les codes du genre : honneur, loyauté et fierté occupent une place centrale dans les intrigues de pouvoir qu’il décrit.
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La saga de Seigneur des Anneaux revient sur les écrans mercredi 11 décembre, mais cette fois sous la forme d’un anime japonais, La guerre des Rohirrim, qui développe une intrigue plus féodale que jamais. Au cœur de l’intrigue, qui se déroule deux siècles avant les aventures de la Communauté de l’Anneau, une princesse intrépide.
S’il est produit par Peter Jackson, le film est cette fois réalisé par Kenji Kamiyama, qui a travaillé sur les adaptations animées de Guerres des étoiles et de Coureur de lame.
Cette nouvelle adaptation est un préquel qui se déroule 183 ans avant les aventures de Frodon Baggins et la Communauté de l’Anneau, portées à l’écran par Peter Jackson avec le succès qu’on lui connaît – 17 Oscars.
C’est en fouillant dans les notes de bas de page qui parsèment les romans de longue date du monde imaginaire de JRR Tolkien que l’équipe du film a eu l’idée de ce prequel. Ces notes décrivaient une guerre civile entre un roi et un seigneur rebelle.
« Il y avait quelque chose dans cette histoire (…) qui semblait intrinsèquement adapté à la grande tradition du cinéma japonais qu’est l’anime.« , explique la productrice Philippa Boyens, qui a participé à l’écriture des deux trilogies de Peter Jackson.
La guerre des Rohirrim replonge dans la tradition du Rohan, royaume de combattants aux allures de Vikings déjà largement aperçu dans la première trilogie de Peter Jackson. Mais au lieu de retrouver le roi Théoden et sa courageuse nièce Eowyn debout contre Sauron, le Seigneur des Ténèbres, on se retrouve au cœur d’une intrigue de palais qui dégénère, deux siècles plus tôt.
L’ambitieux Seigneur Freca complote pour marier son fils à Héra, la fille de Helm, roi du Rohan. Lorsque l’offre est rejetée avec mépris par le fier monarque, le rebelle en vient aux mains et est tué dans l’altercation.
Son fils Wulf, témoin du drame, est envoyé en exil. Sa terrible soif de vengeance va déclencher une guerre catastrophique pour le royaume, à laquelle Héra devra faire face.
Tolkien avait imaginé cette princesse Héra au cœur d’un conflit, mais il n’avait jamais pris la peine de la nommer dans ses notes. Les créateurs du film ont voulu développer ce personnage mystérieux, qui relie les différents héros, méchants et combats de cette nouvelle intrigue.
Cette jeune femme va devoir rassembler son courage pour mener la résistance contre un ennemi assoiffé de vengeance, bien décidé à anéantir son peuple.
Cependant, « nous ne voulions pas qu’elle soit une sorte de princesse guerrière, de super-héros ou de chef« , déclare Philippa Boyens. « Nous voulions que ce soit authentique. Elle est pleine de curiosité, elle fait des erreurs« .
Le dessin animé reprend ainsi tous les codes du genre : honneur, loyauté et fierté occupent une place centrale dans les intrigues de pouvoir qu’il déroule, menées par une redoutable protagoniste féministe, qui n’est pas sans rappeler la célèbre princesse Mononoké des Studios Ghibli.
Le dessin animé fait de nombreux clins d’œil à la première trilogie. Certaines scènes des films de Peter Jackson sont ainsi réutilisées. Le spectateur retrouve également le Gouffre de Helm, théâtre d’une bataille épique au cœur des Deux Tours, et l’action est racontée en anglais par l’actrice Miranda Otto, qui incarnait la guerrière Eowyn au cinéma.
On retrouve également, sous les traits du personnage du méchant sorcier Saroumane, ceux de l’acteur Christopher Lee, qui l’incarnait dans les deux trilogies de Peter Jackson. Non seulement le personnage a été dessiné d’après l’acteur, mais sa voix (extraite d’anciens enregistrements) a également été utilisée pour créer une continuité entre l’anime et les films.
De son côté, Peter Jackson était producteur exécutif, mais il « a pris du recul » dans la gestion quotidienne. Il souhaitait encourager l’équipe à réaliser un véritable dessin animé à la japonaise. « Nous avons évidemment voulu respecter l’univers de Tolkien (…), tout en restant fidèles à ce que nous faisons de mieux« , confie le réalisateur Kenji Kamiyama. « C’est à dire simplement faire de l’anime« .