La gauche jubilait de voir Michel Barnier lutter pour former son gouvernement
La tension monte entre le Premier ministre, les macronistes et les Républicains. La gauche, de son côté, observe la situation à distance.
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Deux semaines après sa nomination à Matignon, Michel Barnier n’a toujours pas réussi à former son gouvernement. La tension monte entre le Premier ministre LR et les macronistes. Ils réclament un « clarification » de sa ligne politique. Ils sont très mécontents après que Michel Barnier ait évoqué – à plusieurs interlocuteurs – des augmentations d’impôts pour les « revenu très élevé ». L’intéressé répond que la « situation budgétaire très grave » de la France mérite « mieux que de petites phrases ». Tout cela, sous le regard de la gauche.
Un responsable du Parti communiste admet qu’il observe cette situation. « avec un certain plaisir. » Emmanuel Macron a exclu un gouvernement de Nouveau Front populaire au motif qu’il serait censuré, et son Premier ministre Michel Barnier a désormais du mal à construire une majorité. « Ironie de l’histoire », plaisante un député écologiste qui se souvient des piques contre la coalition de gauche : « On disait que c’était le mariage de la carpe et du lapin, mais là, pour les divisions, on nous sert cette alliance bricolée des droites ! »
Un de ses camarades au sein du parti reconnaît déjà que « La recherche de la stabilité a échoué. » Mais sans se réjouir : « La méfiance envers la politique est déjà très élevée, les gens tendent leurs bâtons pour se faire frapper. » Un dirigeant communiste s’inquiète également : « Rien de bon ne sortira de tout cela. »
Ce qui n’empêche pas la gauche de penser que ce sera bon pour ses affaires. Un proche de Jean-Luc Mélenchon estime que le Premier ministre est dans une impasse. « C’est le bordel dans le parti de Macron, c’est le bordel dans le parti LR. Ils sont dans la merde. »Mais pour l’heure, le NFP observe le bras de fer entre Michel Barnier et les macronistes. « De toute façon, les cartes ne sont pas entre nos mains », admet une teneur communiste. Il n’en demeure pas moins qu’à ce stade, « Nous ne savons pas quand il y aura un gouvernement, ni même s’il y aura un gouvernement », résume un député socialiste.
« Et si le Premier ministre démissionnait avant qu’un gouvernement ne soit formé ? » demande sa collègue écologiste, qui se dit que de toute façon, même s’il parvenait à constituer une équipe, « Cela ne tiendra pas, on voit que cette alliance est trop fragile. » Elle se prépare à un retour à la case départ, c’est-à-dire à un poste à pourvoir à Matignon. « Je ne sais pas si ce sera pour la gauche mais contrairement à eux nous sommes prêts », dispose d’un cadre du Parti communiste.