La France va-t-elle perdre le contrôle de ses centrales nucléaires ?
Le siège social d’Atos / Illustration : Atos, Wikimedia, RE photomontage.
A quelques mois d’un probable rachat d’Atos par un repreneur étranger, les activités stratégiques du géant du numérique sont-elles assurées de rester sous le contrôle de l’Etat français ? En cas de doute, les dernières déclarations de Bruno le Maire se veulent plutôt rassurantes, y compris sur le nucléaire civil.
Alors qu’EDF vient d’acquérir les activités nucléaires de General Electric, la vente d’Atos menace-t-elle la sûreté nucléaire française ? La question est plus que jamais à l’ordre du jour. Le géant français du numérique, qui gère de nombreuses activités stratégiques à l’échelle nationale, est confronté à des difficultés financières colossales, avec près de 5 milliards d’euros de dettes. Si plusieurs repreneurs potentiels se sont manifestés, aucun n’est français, ce qui pose un problème en termes de souveraineté.
Ainsi, lorsque les contours d’une éventuelle vente se sont dessinés, le ministère de l’Économie a informé l’administration d’Atos de son intention de sécuriser toutes les activités stratégiques liées à la Défense nationale, pour éviter qu’elles ne passent sous contrôle étranger. Parmi ces activités, on peut citer les supercalculateurs associés à la dissuasion nucléaire, ou encore divers produits de cybersécurité. En revanche, rien n’avait été annoncé concernant les activités liées au contrôle et au contrôle des centrales nucléaires françaises.
Qu’il s’agisse d’un « oubli » ou d’une question de gestion des priorités, Bruno Le Maire s’est finalement montré rassurant sur le sujet, dans une récente interview à l’Actualité. Il a ainsi déclaré que « il ne fait aucun doute que ce contrôle des commandes de centrales nucléaires peut désormais aller je ne sais trop où, il doit rester sous le contrôle des pouvoirs publics », avant d’ajouter qu’il « ferait en sorte que le contrôle et le commandement des centrales nucléaires, qui sont aujourd’hui chez Atos et pas encore dans le périmètre que nous avons sécurisé, soient dans le périmètre (…) qui restera sous le contrôle des pouvoirs publics. »
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WorldGrid, derrière la gestion des centrales nucléaires et le compteur Linky
Derrière le contrôle et le contrôle des centrales nucléaires, on retrouve WorldGrid, une société spécialisée dans les activités de supervision de la production, du transport et de la distribution d’énergie. Ses logiciels sont présents dans un grand nombre de centrales nucléaires, en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Russie et en Chine. Au total, près de 15 % de la flotte mondiale est concernée. La société WorldGrid est également à l’origine des fameux compteurs Linky, devenus le compteur communicant incontournable en France. Pour l’instant, deux noms reviennent avec insistance concernant le rachat de WorldGrid, à savoir EDF, mais aussi Assystem, un groupe français spécialisé dans l’ingénierie, principalement dans le domaine nucléaire.