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La fièvre de l’or, haro sur les assureurs, Baba et sa marionnette… La Semaine vagabonde de Denis Carreaux

Lundi

La fièvre de l’or. A l’ère des monnaies virtuelles, le bon vieux lingot n’a pas dit son dernier mot. Après des mois d’euphorie, l’or vient de battre un nouveau record. En ce lundi de Pâques, l’once (31 grammes) culmine à 2 265 dollars. Incroyable? Pas vraiment. Valeur refuge, l’or prospère lorsque le monde et l’économie vacillent.

Entre la guerre en Ukraine, le conflit au Moyen-Orient et la perspective de l’élection présidentielle américaine, la situation géopolitique a rarement été aussi incertaine. Le contexte actuel de baisse des taux favorise également cette ruée vers l’or, les autres investissements devenant moins attractifs que le métal précieux qui ne produit ni intérêts ni dividendes.

Plus que jamais plébiscité par les banques centrales et les investisseurs, le métal précieux l’est également auprès des particuliers. Entre ceux qui revendent leurs bijoux pour gagner de l’argent et ceux qui misent sur cet investissement à la hausse, les boutiques de revente et de rachat d’or ne sont plus vides.

Mardi

Haro sur les assureurs. Lorsqu’il parle d’assurance, Xavier Bertrand connaît son sujet. Agent général à Flavy-le-Martel (Aisne) pendant douze ans avant de se lancer en politique, le président (LR) des Hauts-de-France s’en prend à ses anciens collègues. Menaçant d’assiéger lui-même huit entreprises, il proteste contre les retards infligés aux victimes des inondations dans le Pas-de-Calais. Une « inertie scandaleuse » aux yeux de Xavier Bertrand, qui estime que les assureurs « ne jouent pas le jeu ».

Il n’est pas le seul. Par coïncidence, un rapport commandé le même jour par l’État sur les risques climatiques met en avant l’attitude d’un groupe de plus en plus réticent à couvrir certains domaines, au risque de créer des « déserts assurantiels ». En attendant que l’État se décide à frapper au porte-monnaie les assureurs, ce sont les Français qui continuent de voir leurs primes s’envoler.

Mercredi

Baba et sa marionnette. Vincent Bolloré peut dire merci. En acceptant l’invitation de Cyril Hanouna, le président de la commission d’enquête de l’Assemblée sur TNT a fini de discréditer une instance déjà très critiquée. Aller comme une marionnette sur le plateau de TPMP quelques jours après avoir auditionné le même Cyril Hanouna à l’Assemblée, il fallait oser !

Sur la chaîne star de Vincent Bolloré, mis au pilori depuis des jours par une commission aux allures de tribunal populaire, Quentin Bataillon (Renaissance) s’est couvert de ridicule. Devenue la marionnette de « Baba », la jeune députée, de manière hilarante, a distribué des bons et des mauvais points, félicitant l’animateur star de C8, fustigeant au contraire l’attitude « arrogante » de Yann Barthès. Décidément, Quentin Bataillon a eu son quart d’heure de gloire. Mais surtout, elle a gravement porté atteinte à la crédibilité des commissions d’enquête parlementaires essentielles à la vie démocratique. Chapeau bas à l’artiste !

JEUDI

Le bonheur est dans la chambre. Rencontre, à quelques heures d’intervalle, avec Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée, et Gérard Larcher, son homologue du Sénat. Au terme de ces échanges, c’est une évidence : nous prospérons en tant que président des deux chambres du Parlement. Très proches depuis la marche contre l’antisémitisme organisée à leur initiative le 12 novembre, ils partagent la même conception du rôle du Parlement et défendent farouchement leur indépendance. Elue contre la volonté d’Emmanuel Macron, Yaël Braun-Pivet se qualifie toujours de « marcheuse précoce », mais joue son propre rôle.

En s’opposant à la réforme de l’assurance chômage souhaitée par Gabriel Attal, elle s’affranchit, laissant volontiers interpréter ses actes à ceux qui lui prêtent des ambitions pour 2027. S’il reste fidèle aux Républicains, Gérard Larcher, garant de l’équilibre et champion du compromis, est devenu un parti à part entière. Depuis la scène du Sénat ou depuis le perchoir de l’Assemblée, les deux présidents ont réussi à prendre de la hauteur de la même manière. Ce n’est pas si courant en politique.

Vendredi

Quand la vie n’a plus de prix. Après deux jours dans le coma, Samara, 13 ans, reprend progressivement vie. Celui de Shamseddine, 15 ans, arrêté à l’hôpital Necker. Tous deux ont été lynchés devant leur collège, à Montpellier et Viry-Châtillon (Essonne). Si l’émotion qui traverse le pays est légitime et l’indignation compréhensible, cessons de feindre l’étonnement. Non, ces attaques meurtrières ne sont plus exceptionnelles.

Toujours à Tours, cette semaine, une adolescente de 14 ans a été agressée par cinq filles de son quartier. Ce fait divers n’a cependant pas fait la Une des médias nationaux. Pas assez violent. Trop banal. De plus en plus fréquentes, ces drames reposent à chaque fois sur les mêmes ingrédients : harcèlement, humiliation, menaces à caractère religieux. Leur dénominateur commun est avant tout le rôle des réseaux sociaux, dont les flots d’images contribuent à désinhiber la violence chez les adolescents. A travers leur filtre, leur vie n’a plus de prix.

SSamedi

Scoot toujours. On se souvient de la DS du général de Gaulle criblée de balles lors de l’attentat du Petit Clamart. Du majestueux cabriolet SM de Giscard remontant les Champs-Élysées. Du CX aux plaques corréziennes de Chirac escorté par les motos des chaînes de télé au soir de son élection à l’Élysée. Du quinquennat de François Hollande, président plus que normal, on retient le scooter.

Véhicule de ses amours clandestines avec Julie Gayet, l’objet du crime se souvient avec tendresse. Le 26 mai prochain, ce Piaggio MP3 gris de 2010 sera mis aux enchères dans le Loir-et-Cher. Prix ​​de départ : 10 000 euros. L’histoire ne dit pas si, comme l’ancien propriétaire, l’acquéreur bénéficiera d’une dédicace de la part de l’ancien Président visiblement très attaché à son ancienne monture.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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