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Airbus à Toulouse. « Des hausses de salaires dérisoires », la CGT appelle à la grève

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« Il faut arrêter de considérer les salariés comme un fardeau. » Sébastien Rostan, délégué syndical central CGT Airbus Défense et Espace a Toulouse est en colère. Son syndicat réclame grève ce vendredi 12 avril 2024 sur tous les sites. Voici ce qui est prévu.

« Les usines seront fermées »

« Nous n’avons pas attendu la fin des négociations pour lancer le mouvement », précise le syndicaliste qui annonce :

« Ce vendredi, les cadres feront grève pendant une heure. On le sait, ils rattraperont leur retard en terminant leur journée une heure plus tard. En revanche, les usines seront à l’arrêt. Pas un seul produit ne sortira », ce sera une journée perdue. »

Sébastien RostanDélégué syndical central CGT Airbus Defence and Space

« Une situation sociale critique »

« En raison de l’inflation qui balaie le pays et des politiques salariales insuffisantes mises en œuvre par Airbus ces dernières années, les salariés sont confrontés à une situation sans précédent », explique-t-il.

« Un tiers des salariés ont perdu du pouvoir d’achatune situation sociale critique», selon Sébastien Rostan, qui pousse son syndicat à agir.

Cependant, Airbus peut se targuer d’une hausse de 11 % de son chiffre d’affaires en 2023, pour atteindre 65,4 milliards d’euros, contre 58,8 milliards en 2022. « Ils peuvent se permettre d’augmenter les salaires », rit nerveusement le syndicaliste, qui poursuit :

« Quand les jeunes voient les salaires, ils restent trois ans pour acquérir de l’expérience. Trois ans pour comprendre qu’ils n’auront aucune perspective d’avancement et d’augmentation de salaire et se faire une opinion sur les conditions de travail. Le plus simple est de partir. »

Sébastien RostanDélégué syndical central CGT Airbus Defence and Space

Des difficultés à recruter ?

Sébastien Rostan a ainsi pu constater une difficulté à recruter et à retenir de nouveaux talents.

Selon lui, les offres externes peuvent être attractives :

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« Les entreprises proposent jusqu’à 10 000 euros en plus par an pour les cadres et pour les ouvriers d’usine, cela peut être 1 euro de l’heure de plus», confie la déléguée syndicale centrale CGT Airbus Defence and Space.

Sur les traces de Boeing ?

Une situation qui l’inquiète particulièrement, puisque selon lui, Airbus prend le risque de reproduire le même schéma que Boeing.

Les départs de talents entraîneraient des problèmes de réaction au niveau de la production, des tests et des calculs.

« Ça ne se passe pas comme prévu car il faut à chaque fois former de nouvelles recrues. Il faut entre quatre et cinq ans pour acquérir de l’autonomie et maîtriser les projets. L’entreprise a une vision complètement idéologique et déconnectée de la réalité. »

Sébastien RostanDélégué syndical central CGT Airbus Defence and Space

« Meilleure politique sociale depuis 25 ans », selon Airbus

Contacté par Actualités toulousainesLa direction d’Airbus est heureuse d’avoir amélioré les conditions de travail des employés, notamment : une sixième semaine de congé payé pour tout le monde.

Un dialogue avec les salariés, affirme Airbus, qui l’a permis « signer la meilleure politique sociale des 25 dernières annéesavec une hausse de 9,4% en moyenne entre juillet 2022 et juin 2024.

Les discussions sont toujours en cours dans le cadre de négociations annuelles obligatoires (NAO).

« Les propositions de la direction recherchent le meilleur équilibre possible », assure la direction, dans le but de combiner les attentes dans un contexte « qui reste difficile et incertain ».

Combien gagnent les employés chez Airbus ?

Selon la grille salariale d’Airbus, un ouvrier gagne au minimum 1 875 euros bruts par mois à son embauche, pour la catégorie la plus basse.
Pour un jeune ingénieur, jusqu’à 24 ans, le revenu minimum à l’embauche est de 3 055 € brut. Pour un jeune de 24 à 27 ans, on envisage 3 268 € brut. Et pour un ingénieur, sans tranche d’âge, le salaire minimum de départ est de 3 602 € brut.

« C’est ridicule »

Selon Sébastien Rostan, ce n’est pas le cas. « Il se pourrait bien que nous soyons confrontés à la pire politique salariale proposée », dit-il avec des chiffres.

« La direction refuse les augmentations aux cadres, alors que pour les non-cadres elle propose une augmentation de salaire de 0,7%. C’est dérisoire compte tenu de l’inflation. Et la réponse que nous obtenons est de sortir si nous ne sommes pas satisfaits. » Un discours « insultant et agressif », se lamente-t-il.

Le syndicat souhaite « une revalorisation de 6,5% pour être supérieure à l’inflation ».

Il réclame également « un budget spécifique pour les femmes », alors que l’inégalité salariale entre hommes et femmes est, selon lui, de 14 %.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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