La Chine mène d’importantes manœuvres militaires autour de Taïwan
Jeudi 23 mai, la Chine a entamé deux jours de manœuvres militaires présentées comme un « punition sévère » contre Taiwan après que le nouveau président de l’île, Lai Ching-te, s’est engagé lors de son investiture à défendre sa souveraineté et sa démocratie.
Ces exercices, baptisés « United Sword 2024A », constituent la première réaction concrète de la République populaire de Chine au discours prononcé lundi par M. Lai. Ils sont « un avertissement sérieux » adressée à « séparatistes »OMS « finira dans le sang », a prévenu un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. L’utilisation de la lettre « A » dans le nom de cette opération laisse penser que d’autres démonstrations de force sont à prévoir par la suite.
Un « prélude à d’autres exercices »
Une carte publiée par le commandement oriental de l’Armée populaire de libération montre cinq zones d’opérations encerclant l’île, de facto indépendante mais que la Chine considère comme l’une de ses provinces. Quatre cercles plus fins entourent les petites îles sous contrôle taïwanais, bien plus proches de la Chine continentale, signalant une éventuelle volonté de Pékin de les traiter séparément.
Les manœuvres de jeudi et vendredi sont les plus importantes que la Chine ait organisées depuis un an. Ils ne semblent cependant pas à l’échelle de ceux déployés suite à la visite à Taïwan, en août 2022, de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Aucune preuve ne permettait de penser jeudi que la Chine avait cette fois-ci tiré des munitions.
« Cet exercice militaire est largement conforme à ce que l’on pouvait attendre. C’est un prélude à des exercices militaires de plus en plus nombreux à venir. Pékin fait une démonstration de force pour signifier son mécontentement au reste du monde après le discours du nouveau président Lai. Mais ce n’est qu’un « signal ». La véritable « punition » est peut-être encore à venir.estime Wen-Ti Sung, politologue au programme d’études taïwanaises de l’Université nationale australienne.
Le nouveau président taïwanais, tout en usant des formules habituelles sur le maintien du statu quo, s’est montré très affirmatif lundi sur le sujet de l’identité taïwanaise. Il s’est opposé à plusieurs reprises » Chine « Et « la République de Chine »et s’est félicité de l’engagement accru des États-Unis dans la région Indo-Pacifique. « Lai Ching-te veut exprimer clairement et ouvertement que la Chine et Taiwan sont des États distincts. Le calcul de Lai pourrait être que l’approche plus modérée de son prédécesseur n’a pas porté ses fruits. La Chine a quand même réagi avec des méthodes musclées. »estime Amanda Hsiao, analyste spécialisée sur la Chine au sein du think tank Crisis Group.
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