Kamala Harris sur la corde raide : entre la campagne présidentielle et la crise de Gaza
Dans un contexte politique tendu, marqué par les répercussions du conflit à Gaza et une campagne présidentielle intense, la vice-présidente américaine Kamala Harris se retrouve dans une position délicate, jonglant entre les attentes de différents groupes d’électeurs et la ligne officielle de l’administration Biden.
Une réunion interrompue, une réponse directe
Lors d’un meeting de campagne à Glendale, en Arizona, Kamala Harris a été confrontée à des manifestants pro-palestiniens qui ont interrompu son discours. Face à cette interruption, la deuxième en une semaine, Kamala Harris a répondu directement, montrant sa capacité à gérer la pression et à aborder les questions sensibles de la campagne. « Écoutez un instant », a-t-elle dit, attendant que la foule se calme. « Nous sommes tous ici ensemble… parce que nous aimons notre pays. Nous sommes ici pour défendre notre démocratie, et cela signifie respecter les voix que nous entendons. »
Un appel renouvelé au cessez-le-feu
Profitant de l’occasion, Harris a réitéré sa position sur le conflit de Gaza : « Je l’ai dit clairement. Il est temps d’obtenir un accord de cessez-le-feu et un accord sur les otages. Le moment d’agir est maintenant », a-t-elle déclaré avec conviction. La vice-présidente a souligné qu’elle et le président Biden travaillaient « jour et nuit, tous les jours, pour obtenir cet accord de cessez-le-feu et ramener les otages chez eux », une déclaration qui a été accueillie par des applaudissements enthousiastes de l’auditoire.
Une campagne sous tension
Cette interruption n’est pas un incident isolé. Plus tôt dans la semaine, Harris a été confrontée à des manifestants pro-palestiniens à Detroit. Sa réponse, demandant au groupe de se calmer s’ils ne voulaient pas que Donald Trump gagne, a suscité des réactions mitigées. Ces incidents mettent en évidence les défis auxquels la campagne de Harris est confrontée alors qu’elle doit composer avec les nombreuses sensibilités de l’électorat démocrate, en particulier sur le conflit israélo-palestinien.
Un ticket présidentiel en évolution
La récente nomination du gouverneur du Minnesota Tim Walz comme colistier de Harris est le signe d’une stratégie visant à reconquérir les voix du Midwest. Ce choix intervient après une intense campagne menée par l’aile gauche démocrate contre la sélection du gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, un centriste juif connu pour ses opinions pro-israéliennes. L’équipe de campagne de Harris a fermement rejeté les allégations selon lesquelles elle aurait cédé à la pression de la gauche, qualifiant ces accusations de « ridicules et offensantes ».
Une position délicate sur la question de Gaza
La position de Kamala Harris sur le conflit de Gaza a parfois semblé diverger de celle du président Biden. Après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, Kamala Harris a déclaré qu’elle « ne se tairait pas » face aux souffrances des Palestiniens, ce qui lui a valu les critiques des responsables israéliens qui l’ont accusée d’encourager le Hamas. Récemment, l’équipe de Kamala Harris a dû démentir les rumeurs selon lesquelles elle aurait accepté de discuter d’un embargo sur les armes contre Israël. Phil Gordon, son conseiller à la sécurité nationale, a clarifié la position du vice-président : « Kamala Harris a été claire : elle veillera toujours à ce qu’Israël puisse se défendre contre l’Iran et les groupes terroristes soutenus par l’Iran. Elle ne soutient pas un embargo sur les armes contre Israël. »