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Kamala Harris fait face à un casse-tête stratégique dans le choix de son colistier

Photo d'illustration de Kamala Harris lors d'un événement de campagne à Atlanta, Géorgie, États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.
Bloomberg/Bloomberg via Getty Images Photo d’illustration de Kamala Harris lors d’un événement de campagne à Atlanta, Géorgie, États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.

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Photo d’illustration de Kamala Harris lors d’un événement de campagne à Atlanta, Géorgie, États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.

INTERNATIONAL – Un week-end chargé pour Kamala Harris. Celle qui vient de remplacer Joe Biden dans la course à la Maison Blanche doit désormais choisir son colistier, qui deviendra vice-président des États-Unis si elle est élue en novembre prochain. La démocrate a donc réservé plusieurs heures dans son agenda pour rencontrer de potentiels candidats ce dimanche 4 août.

Normalement, cette décision peut prendre des mois, mais en raison de sa nomination tardive, Kamala Harris doit se décider rapidement pour trouver la personne qui l’aidera non seulement à gouverner mais aussi à vaincre Donald Trump. Le choix est d’autant plus pressant que la candidate prévoit d’emmener son colistier dans sa tournée de six ans « États swing »qui doit débuter ce mardi 6 août en Pennsylvanie selon l’agence de presse Actualités AP.

Kamala Harris recherche un profil parfait

Stratégiquement parlant, Kamala Harris pourrait se tourner vers un représentant d’un swing state, ces Etats décisifs dans l’élection d’un président américain. C’est d’ailleurs pour cela que les noms de Gretchen Whitmer et Roy Cooper, respectivement gouverneurs du Michigan et de Caroline du Nord, avaient été évoqués dans un premier temps. Mais ces deux élus ont annoncé en début de semaine qu’ils n’étaient pas candidats.

Autre qualité recherchée pour ce poste : un casier judiciaire vierge. Dirigée par Eric Holder, ancien procureur général de Barack Obama, l’équipe de Harris vérifie les antécédents de chaque candidat. Elle guette toute faute potentielle, qu’elle soit politique, financière, sexuelle ou liée aux médias sociaux, afin d’éviter un scandale dans la dernière ligne droite de la campagne.

Enfin, comme expliqué à la New York Times Laphonza Butler, ancien assistant de Kamala Harris, « Il s’agira de savoir avec qui Kamala Harris pourra avoir une relation, avec qui pourra avoir des conversations difficiles. » Brian Brokaw, qui a dirigé la campagne de Kamala Harris pour le poste de procureur général de Californie, a également déclaré au journal que la candidate démocrate envisagerait « les meilleurs traits de caractère, les meilleures expériences de vie et les meilleures expériences professionnelles pour occuper ce poste. »

Plusieurs noms émergent dans les médias américains

En examinant ces critères, trois profils se dégagent : le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, le gouverneur du Minnesota Tim Walz et le sénateur Mark Kelly. Au-delà d’être à la tête d’un des swing states les plus importants, Josh Shapiro, sur la photo ci-dessousa l’avantage d’être connu des Américains et des démocrates, ce qui lui permet d’être très bien classé dans les sondages.

Le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, s'exprime lors d'une conférence de presse à Philadelphie, en Pennsylvanie, aux États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.
Bloomberg/Bloomberg via Getty Images Le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, s’exprime lors d’une conférence de presse à Philadelphie, en Pennsylvanie, aux États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.

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Le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, s’exprime lors d’une conférence de presse à Philadelphie, en Pennsylvanie, aux États-Unis, le mardi 30 juillet 2024.

De son côté, Tim Walz, qui pourrait rassurer l’électorat américain avec son profil d’officier de haut rang de la Garde nationale ayant servi au Congrès pendant 12 ans, s’est illustré ces derniers jours dans la campagne démocrate en qualifiant Trump et son propre colistier, le sénateur de l’Ohio JD Vance, de trop. « bizarre » et les extrémistes pour gouverner, comme vous pouvez le voir dans le clip vidéo ci-dessous. Une attaque efficace, reprise ensuite par plusieurs figures du parti… dont Kamala Harris.

Mark Kelly, connu pour son soutien à des mesures d’immigration plus strictes, pourrait aider Kamala Harris à convaincre dans les États frontaliers, estime-t-il. PolitiqueAncien astronaute de la NASA et capitaine de la Marine, il est un défenseur du contrôle des armes à feu depuis que sa femme, l’ancienne députée démocrate Gabby Giffords, a failli mourir en 2011 après avoir reçu une balle dans la tête à bout portant lors d’une réunion avec ses électeurs.

Le sénateur Mark Kelly, démocrate de l'Arizona, est vu lors des votes du Sénat au Capitole des États-Unis le mercredi 31 juillet 2024.
Tom Williams / CQ-Roll Call, Inc via Getty Image Le sénateur Mark Kelly, démocrate de l’Arizona, est vu lors des votes du Sénat au Capitole des États-Unis le mercredi 31 juillet 2024.

Tom Williams / CQ-Roll Call, Inc via Getty Image

Le sénateur Mark Kelly, démocrate de l’Arizona, est vu lors des votes du Sénat au Capitole des États-Unis le mercredi 31 juillet 2024.

Enfin, les noms des gouverneurs Andy Beshear (Kentucky) et JB Pritzker (Illinois), ainsi que du secrétaire aux Transports Pete Buttigieg, sont également apparus à plusieurs reprises dans la presse américaine ces derniers jours.

Et en plus, s’il est jeune…

Tous ces noms ont un point commun : ce sont des hommes blancs. Un choix stratégique car si de nombreux Américains sont prêts à voter pour une première femme présidente, beaucoup se disent moins enclins à soutenir une candidature composée de deux femmes ou de deux personnes de couleur.

La relative jeunesse des candidats potentiels est également un atout majeur dans une campagne fortement marquée par les inquiétudes concernant l’âge et la santé des prétendants. C’est notamment ce qui a conduit Joe Biden, 81 ans, à se retirer, mais ces questions pèsent aussi sur Donald Trump, 78 ans. Kamala Harris, 59 ans, ainsi que ses potentiels colistiers Kelly et Walz, 60 ans, et Shapiro, 51 ans, sont beaucoup moins concernés par ces inquiétudes.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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