Kamala Harris cherche à séduire les Latinos mais perd le soutien du syndicat des camionneurs
A sept semaines de l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris multiplie les efforts pour séduire les électeurs issus des minorités ethniques, notamment les Latinos. A Washington, où elle a accordé une interview à une association de journalistes noirs, elle s’est ensuite exprimée lors d’un événement organisé par une organisation de défense des droits des Latinos, une population estimée à plus de 30 millions d’électeurs.
Lors de cet échange, le vice-président a mis en garde les électeurs sur les conséquences d’une victoire de Donald Trump en novembre, pointant les risques d' »expulsions massives » d’immigrés et la mise en place de « camps de détention » promis par son rival républicain. Pour les séduire, les équipes de campagne de Kamala Harris ont également multiplié les spots publicitaires sur les radios hispanophones.
Les défis des États clés
La candidate démocrate s’est également lancée à la conquête des fameux États-clés comme la Pennsylvanie et le Michigan. Ses efforts semblent payer puisque de récents sondages, notamment celui de l’université Quinnipiac, lui donnent un léger avantage. En Pennsylvanie, elle devancerait Trump avec 51% des intentions de vote contre 45% pour le républicain. Ce résultat est significatif, car cet État est crucial pour obtenir les grands électeurs nécessaires à une victoire. En 2020, la Pennsylvanie avait fait basculer l’élection, donnant la victoire à Joe Biden.
Elle est également en tête dans le Michigan avec 50% contre 45% pour Trump. En revanche, dans le Wisconsin, l’écart est bien plus réduit, avec 48% pour elle et 47% pour son adversaire. Avec le système électoral américain, une victoire dans ces trois États augmenterait ses chances de victoire au niveau national. C’est tout le contraire de Donald Trump qui pourrait y perdre gros, sachant qu’il les a gagnés en 2016 tandis que Joe Biden les a repris en 2020.
Un revers pour le syndicat des camionneurs
Mais la journée du candidat démocrate ne s’est pas déroulée comme prévu, puisque le puissant syndicat des camionneurs (International Brotherhood of Teamsters) a annoncé qu’il ne soutiendrait officiellement aucun des deux candidats, rompant ainsi avec une tradition de 25 ans de soutien au Parti démocrate.
Bien que les représentants syndicaux aient rencontré Kamala Harris plus tôt cette semaine, deux sondages internes au syndicat montrent que la base est favorable à Donald Trump, ce qui explique cette décision historique de rester neutre pour la première fois depuis 1996. Et ces votes comptent dans une élection, car la Fraternité internationale des Teamsters compte quelque 1,3 million de membres à travers le pays.
