Le roman s’ouvre sur les débuts d’un adultère, dans une banlieue de l’Illinois, et se poursuit sous forme de thriller. Barnett Trapp, adonné à la boisson, bientôt divorcé, proche de la faillite, tente de reconstruire sa vie en vendant des produits ménagers fabriqués « à des prix cassés dans certains pays africains ».
Ses voisins sont deux couples, Sally et Miko, un blanchisseur et pêcheur à la mouche, et Samantha et Steve, un éleveur de chiens. Sally, un joli minois, dépérit chez elle, observant Barnett à la dérobée, jusqu’au jour où elle s’approche de lui au bord de la pelouse artificielle pour lui proposer de braquer son mari et de fuir ensemble au Mexique.
Terrain dangereux et terrain miné
Endetté jusqu’au cou, Barnett, qui dit » JE « – on apprend qu’il a fait un bref passage dans les sections spéciales en Irak – se laisse séduire. La belle Sally propose de glisser l’argent pris au mari dans les paquets de lessive entreposés dans son hangar. L’affaire tourne vite au drame.
On entre avec précaution dans les romans d’Yves Ravey, en terrain incertain, en terrain miné. La réalité est scrutée avec suspicion. Un petit malentendu suffit pour que le braquage tombe à l’eau. Le récit tourne à la tragi-comédie, à la manière de Pieds nickelés. Les billets seront mêlés au linge et aux cartons, déchiquetés, ouverts sous la pluie. Du sujet du livre, les dollars ne sont plus que son support en papier mâché.
Juste du ventde Yves Ravey, Minuit, 128 pages, 17 euros
Avant de partir, une dernière chose…
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