Journée noire pour les salariés d’ExxonMobil près du Havre : « Une terrible nouvelle »
Par Murielle Bouchard
Publié le
11 avril 24 à 19h38
Voir mon actualité
677 emplois supprimés : « l’effet d’un tsunami », selon le syndicat FOmajoritaire sur le site ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime).
Jeudi 11 avril 2024 quelques heures après l’annonce de la décision de le jugement final du vapocraqueur et de ses unités aval du site par ExxonMobil Chemical France, la maire de Port-Jérôme a réagi à cette annonce alors qu’elle participait à une conférence de presse sur l’arrivée prochaine du groupe belge Futerro via la construction d’un complexe dédié au du bioplastique à Port-Jérôme-sur-Seine, en effet.
Ça va bousculer, je le dis comme je le pense, ça va bousculer fiscalement, ça va bousculer humainement mais de toutes ces crises on sort de bonnes choses,
Pour le ministre de l’Industrie : « Terrible nouvelle »
Présent au Havre il y a à peine un mois pour évoquer la réindustrialisation verte de l’Axe Seine, Roland LescureLe Ministre chargé de l’Industrie a indiqué : « « Il est une terrible annonce pour les salariés et leurs familles, et pour l’ensemble du territoire de Port-Jérôme, territoire industriel majeur et moteur de la décarbonation. C’est une décision extrêmement difficile annoncé aujourd’hui par ExxonMobil Chemical France. Le groupe a un obligation absolue proposer des perspectives de reclassement des salariés et d’évolution du site. »
Le ministre indique avoir « discuté avec la haute direction du groupe. Je leur ai dit très fermement : j’attends d’un groupe comme Exxon Mobil la plus grande mobilisation pour soutenir les salariés et soutenir l’écosystème industriel de la région. »
Sur l’emploi : L’Etat sera « très exigeant »
Pour la préfecture de Seine-Maritime qui a commenté dans un communiqué cette annonce officielle. « L’Etat sera très exigeant sur le respect des procédures de sauvegarde de l’emploi et de relance économique. »
Une annonce qui « vient avoir un impact très lourd sur l’emploi et l’économie de la région, avec la perte annoncée de 677 postes de travail sur ce site et des effets induits importants pour externalisation. »
Un effet domino redouté par ces entreprises qui œuvrent au quotidien notamment pour la maintenance du site.
L’ampleur de cette restructuration impose à tous les acteurs impliqués, et en premier lieu le groupe ExxonMobil, de tout mettre en œuvre pour limiter au maximum les conséquences sociales et d’envisager un dispositif très ambitieux d’accompagnement des salariés concernés,
Des départs en 2025 mais l’avenir pour travailler « au plus vite »
Si toujours selon le syndicat majoritaire sur le site, « une première vague de départs est prévue pour avril-mai 2025 et une seconde en novembre 2025 », la préfecture affirme de son côté, « le moment venu, et le plus tôt possible, l’État accompagnera les acteurs locaux pour soutenir les initiatives partenariales de redynamisation économique, y compris en lien avec les projets déjà identifiés sur le territoire. »
Quant au devenir de ce secteur d’activité, « la question de la réhabilitation environnementale et de la réutilisation éventuelle des terrains sur lesquels les infrastructures seront démantelées sera traitée dans ce cadre. »
« Sévérité et colère »,
Côté élus, la sénatrice Céline Brulin et le député Jean-Paul Lecoq indiquent avoir appris « avec sérieux et colère » cette annonce dans la matinée de jeudi.
Dans leur communiqué commun, les parlementaires PCF affirment : « La stratégie du groupe est uniquement guidée par le versement de dividendes. Nous avons tous à l’esprit les profits faramineux enregistrés par la major pétrolière américaine atteint 55,7 milliards de dollars en 2022, un record historique, en pleine crise énergétique mondiale. Dans le même temps, le prix du carburant à la pompe a explosé pour les ménages sans que les grands groupes pétroliers soient invités à égaler leurs bénéfices. »
Et de demander à l’Etat, « d’exiger d’ExxonMobil qu’il revienne sur sa décision. »