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JO Paris 2024 – Antoine Dupont au sommet du rugby mondial après sa médaille d’or avec France 7

Au terme d’une année époustouflante, Antoine Dupont a réussi ce qui semblait impensable jusqu’alors : devenir champion olympique de rugby à 7 à quinze. Sa quatrième consécration en un peu plus de deux mois. Sensationnel.

A force d’étonner le monde du rugby par des exploits successifs, nous laissant tour à tour sans voix ou sans souffle, Antoine Dupont et ses fabuleuses aventures ne nous ont guère accordé de répit cette année. Depuis samedi soir, le demi de mêlée est enfin en vacances – bien méritées – et ce repos permet enfin un précieux moment de contemplation. Car une pause est nécessaire pour apprécier la chance de voir, de nos propres yeux d’amoureux du rugby, le demi de mêlée évoluer.

Le prodige de Castelnau-Magnoac a simplement retracé les contours de ce qui définit un champion au terme d’une année qui l’a vu soulever des trophées de tous types et de tous horizons. De Los Angeles à Saint-Denis en passant par Madrid et Londres, il a sillonné la planète ovale avec une régularité et une compétitivité éblouissantes. Si ses performances en finale étaient des œuvres d’art, elles auraient toutes leur place au Louvre : son effort admirable à Los Angeles à bout de souffle, ses 100 minutes folles en Champions Cup avec son 50-22, ses remontées défensives et ses quatre éraflures – imaginez – qui valent des essais, son doublé tonitruant en Top 14 et, samedi soir, son entrée en jeu plus que parfaite contre les Fidji avec un service en or et deux essais pour l’histoire.

Le plus remarquable dans cette fantastique odyssée condensée en six mois seulement, c’est sa propension à repousser les limites de ce qui nous semblait possible. Quel autre rugbyman que lui aurait pu disputer un quart de finale de Coupe du monde avec une pommette abîmée ? Le triste dénouement de la Coupe du monde, source de regrets éternels pour des millions de supporters français, ne saurait occulter l’exploit physique et psychologique que représentait son retour sur les terrains. Au-delà de ses innombrables qualités rugbystiques, cette année a mis en lumière un mental de champion à nul autre pareil. En décidant de tenter l’aventure olympique, Antoine Dupont en a apporté la preuve irréfutable. Comme si le monde du XV était devenu trop petit, comme si son ambition était trop grande, il s’était donné pour objectif d’entreprendre cette quête d’un genre nouveau… Peu de joueurs de XV de renom ont eu ce cran. Aucun n’y est parvenu avec autant de brio.

« De classe mondiale, quel champion ! »

Aussi complet soit-il, le Toulousain avait beaucoup à gagner mais aussi beaucoup à perdre. On attend toujours plus des gens talentueux… « Quand j’ai entendu la nouvelle, j’étais très excité et aussi très surpris, commente Waisale Serevi, une légende de la discipline. « C’était remarquable que le meilleur joueur du monde à XV, élu Joueur de l’Année du World Rugby, ait voulu franchir le pas et se mesurer aux meilleurs dans cette discipline. C’était courageux de sa part. » Lui-même avait été traversé par les mêmes questions : « Il est arrivé sur la pointe des pieds mais aussi avec quelques craintes, il ne savait pas ce que cela donnerait, évoque Jérôme Daret. Mais je savais que ça marcherait. Le courage n’est-il pas justement de savoir surmonter ses peurs ? Pour cela, l’intéressé s’est donné tous les moyens d’être compétitif : en se développant physiquement, en ouvrant grand ses yeux et ses oreilles, en se faisant petit quand il le fallait et en se montrant grand dans les moments les plus importants. Dans cette conquête, il a su être à la fois un coéquipier modèle, quels que soient les choix de la direction – « Il n’a pas la grosse tête, il n’a pas fait de farces »a salué samedi Jean-Pascal Barraque, et une plus-value décisive, digne de sa réputation et de son talent – ​​les deux étant intimement liés. Sa deuxième moitié de finale, démarrée par une course folle côté court et conclue derrière un groupe pénétrant à la manière d’un demi de mêlée à quinze, est vouée à entrer dans la postérité du rugby à 7. Au final, les JO ont bel et bien été un défi à la démesure de ce marathonien-décathlète de son sport, capable de tout faire bien dans son sport, sur une durée illimitée.

« C’est l’un des meilleurs joueurs du circuit, l’un des plus complets et, ce qui est encore plus fort, c’est qu’il est très souvent décisif dans les moments clés pour faire gagner son équipe, quelle que soit la discipline »résume Waisale Serevi. « Il est vraiment de classe mondiale, quel champion »nous écrit depuis la Nouvelle-Zélande, Orene Ai’i, autrefois meilleur joueur de rugby à 7 du monde. Qui oserait encore dire le contraire, que l’on soit joueur de rugby à 7 ou à XV, que l’on soit Néo-Zélandais ou Sud-Africain ? Antoine Dupont transcende toutes les barrières et toutes les frontières. A ce titre, il est plus qu’une icône du rugby français. Une fierté. Une bénédiction.

Cammile Bussière

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