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Jean-Luc Mélenchon en « tortue sagace » peut-il sauver la liste LFI de Manon Aubry ?

BERTRAND GUAY / AFP Mélenchon la « tortue sagace » peut-elle sauver la liste LFI de Manon Aubry ? (photo prise le 16 mars 2024 à Villepinte)

BERTRAND GUAY / AFP

Mélenchon la « tortue sagace » peut-elle sauver la liste LFI de Manon Aubry ? (photo prise le 16 mars 2024 à Villepinte)

POLITIQUE – La fable insoumise. Spécialiste des remontées irrésistibles dans l’angle mort des sondages, Jean-Luc Mélenchon continue de s’impliquer de plus en plus dans la campagne de Manon Aubry, à deux semaines des élections européennes. Il l’accompagne ce samedi 24 mai à un rendez-vous à Aubervilliers, avant plusieurs autres rendez-vous à Lyon ou Toulouse. Le retour du Tortue électorale sagace » ?

Souvenez-vous, au printemps 2022. Après un début de campagne délicat et des enquêtes d’opinion en berne, Jean-Luc Mélenchon avait déjoué les pronostics pour sa troisième campagne présidentielle en se retrouvant à quelques pas de Marine Le Pen et de la qualification pour la présidentielle. le deuxième tour. Une performance que les cadres insoumis espèrent rééditer deux ans plus tard.

 » Le but, le but, c’est d’être deuxième. » a martelé la tête de liste Manon Aubry lors d’une rencontre avec les journalistes cette semaine, sur fond de sondages délicats pour son camp. Avec 7,5% d’intentions de vote, il reste pour l’instant loin derrière le duo Glucksmann – Hayer et à des années lumières du Rassemblement National de Jordan Bardella.

LFI veut croire au vote caché des jeunes

Peu importe. Les rebelles veulent le croire.  » Nous sommes maintenant à un tournant pour cette campagne, c’est le moment où elle va vraiment démarrer”, explique Manon Aubry devant la presse, à l’orée de la fameuse ligne droite de ces deux dernières semaines. Là où le choix des électeurs se cristallise, comme l’espèrent tous les candidats en retard.

 » On considère qu’on est dans le match », insiste Manuel Bompard. Comme pour se donner de l’espoir, le coordinateur du mouvement compte en effet sur une différence de  » cinq points  » entre «  les sondages et le résultat réel. » Quitte à s’appuyer sur l’épopée de l’écologiste Yannick Jadot lors des élections européennes de 2019, cela « candidat annoncé à 6 ou 7% » OMS « fini à 13 heures. »

Alors, pour s’emparer de ces précieux points, et effectuer une nouvelle rentrée, la formation de gauche radicale continue de miser sur les abstentionnistes en ciblant la jeunesse et les quartiers populaires. « Pour faire de bons scores, il faut des jeunes, des milieux populaires et de l’outre-mer »résume sans détour le directeur de campagne Matthias Tavel à HuffPost, avant d’ajouter : « Nous savons que sans eux, nos résultats ne seront pas excellents. »

L’heure est donc à la mobilisation. Outre les réunions publiques de Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry et Rima Hassan à Aubervilliers ce samedi, dans les quartiers nord de Marseille jeudi dernier ou à Toulouse le 1er juin, c’est pour nourrir cette même stratégie que le député Louis Boyard va voyager son « manifeste » dans cinq villes étudiantes durant les deux dernières semaines de la campagne. La montagne est haute. Selon la dernière étude Ifop consacrée aux jeunes, 7 sur 10 comptent s’abstenir le 9 juin. Et parmi ces 18-25 ans interrogés, Jordan Bardella est de loin le mieux placé, avec 32% d’intentions de vote.

Dépêche-toi

De son côté, le chef des rebelles entend prendre pleinement sa part. Lui, le candidat apprécié des jeunes lors de la dernière présidentielle. Plus franchement » derrière », comme il le claironne depuis qu’il n’a plus de mandat. Jean-Luc Mélenchon est « le premier des affluents », se réjouit Matthias Tavel, « il y a des gens qui s’identifient à lui, même s’il est dans une démarche collective. » Avec quel effet, le soir des élections ?

Derrière cet optimisme, force est de constater que plusieurs données sont de nature à gâcher les ambitions des rebelles derrière leur « tortue sagace. » Notons d’abord que le temps presse pour enclencher une dynamique positive si l’on regarde les élections précédentes. Il y a deux ans, la courbe de Jean-Luc Mélenchon commençait à mijoter quelques mois avant l’élection présidentielle, avant de s’envoler dans les dernières semaines de campagne.

Même chose – en d’autres temps – pour la surprise de Yannick Jadot lors des précédentes élections européennes, qui bénéficiait déjà de sondages à deux chiffres deux semaines avant le scrutin. Pourtant, pour le moment, la courbe de l’insoumise Manon Aubry est celle d’un encéphalogramme plat depuis son entrée en piste.

Dans ce contexte, le candidat aura également du mal à bénéficier du « vote utile » qui a porté Jean-Luc Mélenchon en 2022 et, dans une moindre mesure, Yannick Jadot en 2019. Il y a deux ans, le chef des insoumis dominait nettement la gauche et a su attirer des électeurs qui destinaient plutôt leurs votes aux écologistes et aux parti socialiste. Une position occupée par Raphaël Glucksmann, et ses 14%, pour l’élection qui nous concerne. Bref, et c’est là toute la difficulté pour Manon Aubry et sa liste : les élections européennes sont traditionnellement défavorables au groupe mélenchoniste. Que la tortue soit ennuyée ou non.

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Cammile Bussière

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