« Je n’aurais jamais cru qu’un homme de cet âge puisse faire ça à sa femme » – Libération
Justice
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Interrogés mercredi 16 octobre, deux coaccusés se sont notamment réfugiés derrière l’âge du couple pour justifier leur difficulté à imaginer les violences qu’ils commettaient au moment des faits. Un mythe courant sur le viol, enraciné dans l’âgisme.
Avertissement
« Libération » couvre le procès pour viol de Mazan jusqu’à fin 2024. Ces articles relatent des descriptions de violences sexuelles et peuvent choquer.
Il se tient debout dans la vitrine, penché sur son micro, les sourcils froncés jusqu’à ce que ses pupilles disparaissent. Tout dans sa posture respire la consternation. «C’était une embuscade!» n’a cessé de marteler Mohamed R., la voix chevrotante, lors de son interrogatoire, mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse. Parmi les 50 hommes renvoyés pour viol aggravé aux côtés de Dominique Pelicot, ce septuagénaire né à Casablanca (Maroc) est le seul dont les faits incriminés n’ont pas eu lieu au domicile du couple à Mazan, mais sur l’Île de Ré, en 2019, en la résidence secondaire de leur fille Caroline Darian. Ce père de sept enfants, nés de trois unions différentes, est aussi l’un des rares coaccusés à avoir déjà été condamné pour violences sexuelles par le passé : cinq ans de prison, en 1999, pour avoir violé une de ses filles, puis âgé de 14 ans. Des faits qu’il nie, s’estimant victime d’ac