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Israël ordonne de nouvelles évacuations à Rafah pour étendre son offensive – Libération

Sourd aux multiples appels internationaux, Israël s’apprête à étendre son offensive terrestre jusqu’à Rafah. Ce samedi 11 mai, l’armée israélienne a appelé les habitants de plusieurs quartiers supplémentaires de la ville surpeuplée du sud de Gaza à évacuer et à se rendre au « zone humanitaire étendue » d’al-Mawasi, selon un message publié en arabe sur X par un porte-parole de Tsahal.

« Autres quartiers » que ceux évacués ces derniers jours « ont été le théâtre d’activités terroristes du Hamas ces derniers jours et semaines »assure Avichay Adraee, appelant les habitants à fuir « immédiatement ». Un message également relayé sur le terrain via des tracts, SMS et messages vocaux envoyés par l’armée israélienne.

Dans le même message publié sur « immédiatement vers les abris à l’ouest de la ville de Gaza ». « Vous êtes dans une zone de combat dangereuse. Le Hamas tente de reconstruire ses capacités dans la région. indique le communiqué, qui prévient que Tsahal va opérer « avec une grande force » Dans la région. « Tout le monde dans ces zones se met en danger, ainsi que sa famille. » il est écrit.

Évasion chaotique

Mardi, l’armée israélienne a pris le contrôle du côté palestinien du poste frontière de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Égypte. « opération précise et ciblée » contre le mouvement islamiste, après avoir ordonné la veille l’évacuation des quartiers est de la ville. Signe du chaos et de l’incertitude qui y règnent, Tsahal a indiqué ce samedi qu’environ 300 000 Palestiniens ont quitté Rafah depuis lundi pour se rendre dans la région d’al-Mawasi. L’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, estime que « 150 000 personnes ont fui Rafah depuis lundi, cherchant la sécurité là où il n’y en a pas », et que 300 000 personnes sont désormais concernées par les ordres d’évacuation dans le nord et le sud de Gaza.

« Quelque 30 000 personnes fuient (Rafah) chaque jour », a indiqué pour sa part vendredi le chef du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) pour Gaza, Georgios Petropoulos. La plupart « J’ai déjà dû voyager cinq ou six fois » depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque terroriste sanglante menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d’Israël.

Fuyant par tous les moyens, à pied, dans des charrettes tirées par des ânes, dans des voitures ou des camions, emportant quelques effets personnels, la plupart de ces habitants se sont réfugiés dans la zone dite « humanitaire élargie » d’al-Mawasi, à une dizaine de kilomètres de Rafah. Les humanitaires sur place dénoncent les conditions de vie sur place « horrible ».

Alors que la prise du passage de Rafah par Tsahal a verrouillé un point d’entrée clé pour les convois d’aide humanitaire et que les combats et les bombardements compliquent encore davantage la mission des ONG, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prévenu qu’une offensive terrestre massive sur Rafah conduire à un « catastrophe humanitaire colossale ».

« Anéantir » le Hamas à tout prix

Pour l’instant, l’offensive menée par Israël à Rafah n’a pas encore atteint le stade de l’invasion à grande échelle, que l’État hébreu et son Premier ministre Benjamin Netanyahu affirment depuis des semaines avoir l’intention de mener. Mais ce nouvel appel à l’évacuation laisse penser qu’après une première phase dans l’est de Rafah, où de violents combats ont opposé soldats israéliens et militants du Hamas ces derniers jours, Tsahal entend désormais étendre son action. « opération antiterroriste de précision » dans plusieurs zones du centre de Rafah. Avant, sans doute, une avancée progressive dans toute la ville, où l’armée israélienne estime que se cachent les forces restantes du Hamas et de ses dirigeants, dont Yahya Sinwar.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne mène une offensive tous azimuts dans la bande de Gaza pour « annihiler » à tout prix le Hamas, responsable du massacre qui a causé la mort, côté israélien, de plus de 1 170 personnes, en majorité des civils. Plus de 250 personnes ont également été kidnappées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont mortes, selon Tel Aviv. La réponse sans précédent d’Israël a fait près de 35 000 morts à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon les autorités gazaouies, qui ne font pas de distinction entre les morts de civils et de combattants.

Menées depuis des mois à Doha et au Caire, avec la médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis, les pourparlers visent à parvenir à une trêve permettant une pause dans les combats, la libération d’otages en échange de prisonniers palestiniens, ainsi qu’un afflux massif de prisonniers palestiniens. L’acheminement de l’aide humanitaire vers l’enclave palestinienne, détruite à 80 %, n’a jusqu’à présent pas abouti. Une nouvelle session de négociations s’est terminée jeudi dans la capitale égyptienne, sans parvenir à un accord.

Vaine pression de Biden

En campagne pour sa réélection, le président américain Joe Biden, principal soutien d’Israël, fait face au défi impossible de réunir à nouveau la coalition démocrate qui l’a amené à la Maison Blanche en 2020, aujourd’hui fracturée. par le rôle des États-Unis dans le carnage en cours à Gaza. Du Congrès aux universités, de nombreuses voix s’élèvent dans le camp démocrate pour réclamer la suspension de l’aide militaire américaine à l’État hébreu.

Depuis des semaines, Joe Biden et son administration multiplient les appels à la retenue et exhortent Benjamin Netanyahu à ne pas mettre à exécution sa menace d’une offensive terrestre majeure à Rafah. Mercredi soir, lors d’un entretien avec CNN, le président démocrate a assorti ses paroles d’actes, affirmant qu’il ne livrerait pas d’armes offensives à son allié israélien, notamment « bombes et obus d’artillerie » en cas d’offensive plus importante à Rafah. S’attirant immédiatement de vives critiques de la part des Israéliens et de l’opposition républicaine.

Vendredi, la Maison Blanche a déclaré qu’elle observait « avec inquiétude » Les opérations militaires israéliennes sont en cours à Rafah, tout en jugeant qu’elles restent limitées à ce stade et ne franchissent donc pas la ligne rouge tracée par Washington. « Je n’irai pas jusqu’à dire que ce que nous avons vu au cours des dernières vingt-quatre heures signale une invasion à grande échelle ou une opération terrestre majeure. »a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

L’appel israélien lancé ce samedi à de nouvelles évacuations à Rafah semble, de ce point de vue, illustrer une nouvelle fois le refus de Benjamin Netanyahu de laisser Washington dicter sa conduite. « Si nous devons rester seuls, nous le serons. Je l’ai déjà dit, s’il le faut, nous nous battrons avec nos ongles”il a insisté jeudi.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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