Israël aurait lancé une campagne d’influence numérique ciblant les législateurs américains après le 7 octobre
Des centaines de faux comptes de citoyens américains auraient partagé des messages pro-israéliens sur X, Facebook et Instagram, révèle New York Times.
L’amitié entre Washington et Tel-Aviv n’a clairement pas empêché Israël de mettre en place une vaste campagne d’influence visant notamment le Congrès américain après le 7 octobre. L’État hébreu aurait organisé la diffusion de milliers de messages pro-israéliens sur les réseaux sociaux, dans le but d’influencer plusieurs élus américains à soutenir les opérations militaires à Gaza.
Le leader de cette campagne secrète à deux millions de dollars ne serait autre que le ministère israélien de la Diaspora, selon quatre responsables israéliens et plusieurs documents mis en avant par le New York Times, qui a révélé l’affaire. Tandis qu’une société de marketing politique de Tel Aviv nommée « Stoic » aurait agi en tant que principal exécutant.
Concrètement, des centaines de faux comptes se font passer pour des citoyens américains et partagent des publications pro-israéliennes sur X, Facebook et Instagram. Plusieurs parlementaires auraient été encouragés à continuer de financer les actions de Tsahal, notamment les représentants Ritchie Torres et Hakeem Jeffries, ou encore le sénateur Raphael Warnock de Géorgie. Trois faux sites d’informations pro-israéliens auraient également été ouverts.
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Tensions Biden Netanyahu
LE New York Times prend l’exemple d’un commentaire publié le 8 décembre en réponse à une publication de Ritchie Torres sur X sur la sécurité incendie : «Le Hamas perpétue le conflit.» Quelques indices permettent de se convaincre de la dimension purement artificielle de ces publications. La même phrase apparaît, par exemple, dans 118 messages pro-israéliens différents postés par les faux comptes : «Je dois réévaluer mes opinions en raison de ces nouvelles informations.»
Plusieurs pays comme l’Iran, la Corée du Nord, la Chine, la Russie et les États-Unis sont considérés comme étant en mesure d’adopter ce type de méthodes. Mais la plupart du temps, prouver leur implication dans ce type de manœuvres est quasiment impossible, les auteurs étant le plus souvent des entreprises privées ou des pays tiers. C’est donc la première fois qu’un média parvient à faire le lien entre Israël et une telle campagne d’influence. La semaine dernière, Meta a annoncé avoir supprimé 510 comptes, 11 pages et un groupe Facebook, ainsi que 32 comptes Instagram liés à l’opération.
Déjà assez éprouvées depuis l’opération militaire de Tsahal à Gaza suite aux massacres du 7 octobre, les relations entre Biden et Netanyahu ne devraient pas se renforcer par ces révélations. Israël a besoin du soutien américain dans son effort militaire à Gaza. Le président Biden a récemment signé un programme d’aide militaire de 15 milliards de dollars pour Tel Aviv.