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Indexia : procès, risque de liquidation judiciaire, impayés, « tout s’effondre » selon les syndicats

Vendredi 5 avril, les syndicats CFDT, SUD et CGT appellent se rassembler devant les locaux du Groupe Indexia à Romans. Le 19 avril, ce sera au tour des clients victimes de prélèvements abusifs de manifester, à l’appel de l’association UFC Que Choisir. Le 24 avril, la société sera confrontée au tribunal de commerce de Paris suite à une assignation de l’URSSAF, qui demande sa liquidation. Sans compter les autres procédures judiciaires qui suivront.

« Une chute libre »

Est-ce depuis le début de l’automne de l’ancien courtier d’assurance roumain ? « Je dirais que c’est plutôt une chute libre. » souffle Yohan Sybelin, du syndicat SUD. « Oui, tout s’effondre. Nous n’avons plus de prime d’intéressement depuis un an, nous n’avons plus de salaire, les titres restaurant sont de plus en plus en retard, nous remboursons de moins en moins les clients. Et de plus en plus de clients engagent des poursuites judiciaires. » déplore le représentant syndical.

L’intersyndicale s’inquiète d’une éventuelle future liquidation judiciaire. « C’est clair que c’est la peur qu’on a, oui. Aujourd’hui on se demande si c’est une question de semaines, de jours… on n’a pas le sentiment que c’est une question de mois. En tout cas » admet Nicolas Zeimetz, délégué CFDT de la SFAM Roanne. « Il y a aussi les clients auxquels nous pensons. Si demain l’entreprise est mise en liquidation, ils seront les premières victimes” complète son homologue du syndicat SUD.

Le processus s’accélère. Me Emma Léoty, qui représente plus de 400 clients, explique avoir déposé mi-mars une requête au tribunal pour saisir près de 3 millions d’euros et les placer sur un compte séquestre pour garantir les remboursements. Seuls 45 000 euros ont pu être récupérés et placé mardi 2 avril sous séquestre. Les comptes seraient-ils vides ?

Une direction muette

France Bleu Drôme Ardèche a tenté de contacter la direction du groupe Indexia : pas de réponse. L’opérateur téléphonique a-t-il suspendu les lignes de l’entreprise depuis la mi-mars comme l’ont indiqué certains salariés ? Difficile à vérifier. Selon nos informations, il reste moins de 700 salariés du groupe en France, « l’entreprise se targue d’avoir embauché un millier de personnes chez Hubside l’année dernière mais nous avons réduit la masse salariale à l’arrivée » poursuit Nicolas Zeimetz. « Nous sommes face à une direction dans le déni total. Nous venons de nous séparer de la nouvelle directrice RH arrivée en décembre. Elle nous a quittés pour des pâturages plus cléments, sans doute. » ironise Nicolas Zeimetz.

« On n’a aucune information, on navigue à vue » explique Claude Dubois-Perreaud, élu CFDT et secrétaire du CSE de la SFAM à Roanne. Comment perçoit-elle l’avenir ? « Soit les choses sont clarifiées avec de vraies procédures pour que l’entreprise continue, c’est ce que nous souhaitons pour les salariés. Soit l’entreprise soit honnête, ouvre les yeux et soit franche avec nous. Il y a suffisamment de carrés de procédures. Et les salariés sauront où ils vont. » vont ».

L’intersyndicale explique que les salariés attendent leurs primes d’intéressement et de participation mais aussi leurs salaires du mois de mars. D’où la manifestation de ce vendredi 4 avril. Les syndicalistes espèrent aussi un soutien politique des élus drômois qui, selon eux, contribuerait à débloquer les choses.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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