Du pain béni ! À l’occasion du retour de « La Meilleure Boulangerie de France » sur M6, lundi dès 18h35, 20 Minutes a échangé avec le passionné et passionnant Bruno Cormerais. Le meilleur ouvrier de France et coprésentateur de l’émission gastronomique de la Six depuis ses débuts en dit plus sur la saison à venir, son goût pour la transmission et le pain et ses projets.
Douze ans déjà ! Ressentez-vous toujours la même saveur pour « La Meilleure Boulangerie de France » ?
Douze saisons déjà, ça passe vite ! On n’y croyait pas forcément lors du lancement, on était partis pour six semaines… Mais, aujourd’hui, c’est un beau succès et je suis très content que ça continue. C’est chouette, car depuis le début, on reste la même équipe. Il y a ce sentiment de colo, une super ambiance. Et puis, j’aime beaucoup rencontrer les gens qui font les produits de nos terroirs. Ce sont à la fois des personnes passionnées et passionnantes.
Vous repartez donc pour près de six mois d’aventures. Un succès croissant, pas trop crevant ?
Vingt-cinq semaines pour cette nouvelle saison… On part dans des endroits particuliers et on a décidé de sortir de la cartographique habituelle. On ne fait pas moins de deux fois le tour de France ! On a commencé le tournage en mai 2024, et on finira en mai 2025. Pas facile de placer vingt-cinq semaines, mais on arrive à anticiper. Ma priorité est à l’émission, même si j’ai toujours une activité en boulangerie. J’ai des associés, je ne suis pas au fournil tous les matins.
Parmi vos compagnons de route, Norbert Tarayre sera à nouveau avec vous, au four et au moulin…
Je suis ravi de le retrouver, on a passé sept ans ensemble dans l’émission. On se connaît très bien. Il avait d’autres activités. Dans le programme, il apporte sa vision et son expertise de cuisinier. Noémie [Honiat] a deux enfants en bas âge et pas mal d’activités en parallèle, donc vingt-cinq semaines, c’était un peu difficile pour elle. Norbert Tarayre revient donc pour la remplacer de temps en temps.
Vous êtes à la baguette du programme depuis douze saisons maintenant. Comment est née votre association avec M6 ?
La chaîne est venue me chercher à l’époque où j’étais à Bussy-Saint-Georges [Seine-et-Marne], je venais alors de créer mon entreprise. Puis, de rendez-vous en rendez-vous, de casting en casting, M6 m’a dit »Bruno, c’est toi qu’on a retenu et, si ça te plaît, on t’emmène six semaines avec nous dans l’aventure ». Au fil des saisons, on est passé de six à huit, puis neuf, onze, quinze et aujourd’hui, vingt-cinq semaines, du fait du succès du programme. C’est chouette, même si je ne connais pas d’autres émissions et que je n’en ferais pas d’autres, enfin je ne pense pas.
Avez-vous d’autres projets à la télé sur le feu ?
D’autres projets ? »La Meilleure Boulangerie » me prend déjà beaucoup de temps. On a toujours des idées, on échange… On verra après. Mais pour l’instant, il n’y a rien.
« « On a remis le pain au centre de la table. Il aura fallu, entre autres, expliquer que la baguette française ne faisait pas grossir. » »
Cette saison, le pain sera à l’honneur dans le programme. Du pain… béni pour ce produit ?
Le pain n’a jamais été autant cuisiné. Aujourd’hui, on parle de digestibilité du levain, des minéraux. On a remis le pain au centre de la table. Pendant des années, le pain a été mal perçu, on a souffert d’une étude de la médecine qui s’est focalisée, à l’époque, sur le pain le plus consommé au monde qui est le pain de mie. Il a fallu expliquer alors que la baguette française, elle, ne faisait pas grossir. Au fil des saisons, on essaie d’expliquer comment le pain se garde, pourquoi on fait du pain avec des graines, pourquoi on travaille avec tel levain.
En quelque sorte, vous partez en campagne pour le pain…
Oui. Au-delà du divertissement, il y a de l’information auprès du grand public. Les gens me disent : « Bruno, on redécouvre le pain avec l’émission ». Il était temps de parler du pain, de l’alimentation de base. Aujourd’hui, c’est le premier pas cuisiné du monde et il existe même une sorte de compétition entre les artisans. Car, il faut le savoir, il faut dix-huit heures de travail pour obtenir une bonne baguette tradition.