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HISTOIRE. À Darvaza, le vaste trou rempli de méthane ouvre la porte de l’enfer

Depuis Achgabat, il faut compter quatre bonnes heures de route pour parcourir les 276 kilomètres qui séparent la capitale turkmène du petit village de Darvaza, ou plutôt de ce qu’il en reste, puisque ses derniers habitants l’ont quasiment déserté au début des années 2000. C’est peu dire que l’endroit est désolé – toute la région se réduit à une interminable étendue de désert sec de 350 000 km², soit près de 70 % de la superficie de l’ancienne république soviétique dirigée de manière quelque peu autoritaire par le président Serdar Berdymoukhamedov. Quelques dunes de sable noir alternent avec de vastes cuvettes au sol craquelé, à peine égayées par quelques arbustes et rares plantes rampantes.

Si l’on arrive de nuit, on distingue aisément l’étrange lueur qui surgit soudain du sol, et dont on a du mal à comprendre la nature au premier abord. En s’approchant des quelques yourtes au toit blanc disséminées sur le site, on comprend mieux pourquoi une vague barrière de corde protège l’accès : à quelques mètres de là, le sol s’effondre brusquement pour former un vaste cercle de 70 mètres de large, au contour presque parfait. Profond de trente mètres, il dégage une chaleur à peine supportable lorsqu’on s’approche du bord pour contempler les flammes qui illuminent le Garagum ýalkymy, la Lumière du Karakoum – une fosse de gaz en fusion qui crache du feu depuis plus d’un demi-siècle. Pour un Européen, il ne manque que la présence d’un chien à trois têtes pour vous convaincre que vous vous trouvez au bord de l’Enfer.

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Mystère infernal

Pas de Cerbère à l’entrée, cependant, ni de Lucifer sur son trône. Si l’effet produit est surréaliste, la scène ne doit pas non plus à une quelconque activité volcanique. Le site affleure au-dessus des immenses réserves de gaz naturel d’une formation géologique géante, sous le sol du bassin de l’Amou-Daria, et ce qui brûle à Darvaza n’est pas tant un effluve méphitique que du méthane – du méthane qui brûle sans interruption depuis cinquante ans.

Quant à la raison de l’inflammation du cratère, elle reste mystérieuse. La version la plus répandue affirme que l’accident remonte à l’époque de l’URSS, lorsque le Turkménistan n’était qu’une des nombreuses républiques soviétiques d’Asie centrale. En 1971, des scientifiques russes auraient accidentellement percé une poche de gaz lors d’une campagne de prospection pétrolière dans le riche sous-sol turkmène. Le forage aurait mal tourné,…

Eleon Lass

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