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Le Venezuela critique la commande d’un patrouilleur français Océa OPV-190 par le Guyana

Depuis des années, la région d’Esequibo fait l’objet d’un conflit territorial entre la Guyane et le Venezuela, ce dernier se voyant profiter des ressources qu’elle contient (pétrole, bauxite, or, uranium, manganèse) pour relancer une économie mise à mal par la « révolution bolivarienne ». » a lancé le colonel Hugo Chavez. Ce conflit latent pourrait dégénérer en guerre entre Georgetown et Caracas, notamment après qu’un référendum, organisé par le gouvernement vénézuélien en décembre dernier, ait ouvert la voie à une éventuelle annexion de ce vaste territoire.

Face à son voisin, la Guyane ne fait évidemment pas le poids sur le plan militaire. Il peut cependant compter sur le soutien du Brésil, du Royaume-Uni (ancienne puissance coloniale) et des États-Unis.

D’ailleurs, le 3 avril, après avoir promulgué une loi affirmant la souveraineté de Caracas sur l’Essequibo, le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé Washington d’y avoir « discrètement » installé des bases militaires « secrètes » ainsi que des cellules de la CIA. Ces contrôles, a-t-il dénoncé, visent à « préparer (…) une escalade contre le Venezuela ».

Il a ajouté : « Le président Irfaan ne gouverne pas la Guyane, la Guyane est gouvernée par le Commandement Sud (américain), la CIA et ExxonMobil. » Avec de tels propos, qui rappellent d’autres situations dans d’autres pays, on peut se demander si ce n’est pas plutôt M. Maduro qui cherche un prétexte pour s’emparer d’Essequibo… D’ailleurs, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la première fois qu’il utilise cette méthode.

En effet, en décembre, l’escale à Georgetown du patrouilleur britannique HMS Trent, doté d’un armement modeste (un canon de 30 mm et quatre mitrailleuses), a été qualifiée par Caracas d’« acte de provocation hostile ». Et cela avait justifié le lancement d’un exercice « à caractère défensif » qui a mobilisé des navires ainsi que des avions de combat F-16 et Su-30.

La marine guyanaise n’existe que sur le papier… Elle dispose d’un dragueur de mines qui, remis par la Royal Navy en 2001, n’est apparemment plus en état de prendre la mer. Et en novembre dernier, elle a acquis GDFS Berbice, un petit patrouilleur Type 115 Defiant (35 mètres) de Metal Sharks Boats pour 11,9 millions de dollars. En outre, cinq autres patrouilleurs de petit tonnage sont exploités par la Garde côtière.

Aussi, le contrat qui vient d’être notifié au constructeur naval français Océa est très probablement l’un des plus importants de l’histoire récente des forces navales guyanaises. En effet, le 11 avril, Georgetown a officialisé la commande d’un patrouilleur de type OPV 190 pour près de 40 millions d’euros. Ce montant prend en compte le soutien logistique et la formation pendant cinq ans.

Selon les données techniques du chantier vendéen, l’OPV 190 est un patrouilleur d’un déplacement de 500 tonnes et de 58 mètres de longueur. Exploité par 24 marins, il a la capacité d’embarquer 30 passagers supplémentaires. D’une autonomie de 21 jours, voyageant à une vitesse maximale de 30 nœuds, il peut être armé d’un canon télécommandé de 30 mm, d’un canon à eau et de deux mitrailleuses de 12,7 mm. On est donc loin du cuirassé Richelieu !

Toutefois, la réaction de Caracas ne se fera pas attendre. « La fausse victime Guyane achète un patrouilleur océanique à une entreprise française. La Guyane, les États-Unis, ses partenaires occidentaux et son ancien maître colonial (le Royaume-Uni) constituent une menace pour la paix dans notre région. Le Venezuela continuera de surveiller les actions du Guyana et persistera sur la voie de la légalité internationale. Le moment de vérité historique est arrivé ! », a commenté Delcy Rodriguez, la vice-présidente du Venezuela.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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