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Hausse d’impôts : les Français craignent d’être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée

l’essentiel
A l’approche de la présentation du projet de budget par Michel Barnier ce jeudi, l’Ifop publie une enquête sur les projets fiscaux du gouvernement qui met en avant un fort soutien à la fiscalité des plus riches et des entreprises, y compris parmi les partisans de la majorité présidentielle, mais aussi un large scepticisme quant à l’engagement du gouvernement. pour épargner aux classes moyennes ce resserrement fiscal.

Le projet de loi de finances 2025 sera présenté mercredi 10 octobre en Conseil des ministres par Michel Barnier. Si le Premier ministre se garde bien de donner le détail des mesures, on sait déjà que le gouvernement veut trouver 60 milliards d’économies : 40 grâce à des réductions de dépenses publiques et 20 grâce à des hausses d’impôts. Si la fiscalité des plus riches et des entreprises est privilégiée par les Français, ces derniers craignent qu’à terme, tout le monde soit impacté et pas seulement les retraités dont l’indexation des retraites, qui devait intervenir au 1er janvier 2025, sera décalée d’ici 2025. six mois.

La crainte d’un resserrement budgétaire majeur

« La crédibilité du gouvernement en matière de protection fiscale des classes moyennes et populaires reste faible. 74 % des Français ne croient pas que ces catégories seront épargnées par la hausse des impôts, contre 88 % en 2012. Ce scepticisme, bien que moins marqué, reste présent chez les partisans de la majorité présidentielle (56 %). Il est particulièrement fort dans les catégories populaires (79 %) et chez les électeurs de Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (81 %) », explique François. Kraus, directeur du département « Actualité et politique » à l’Ifop.

Hausse d'impôts : les Français craignent d'être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
Hausse d’impôts : les Français craignent d’être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
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Le doute est tout aussi prononcé concernant la protection des « travailleurs ». « 77 % des Français ne pensent pas que les personnes exerçant une activité professionnelle seront épargnées par la hausse des impôts, dont 60 % des partisans de la majorité présidentielle. Ce manque de confiance atteint 79 % parmi les travailleurs eux-mêmes et 63 % parmi les électeurs d’Emmanuel Macron en 2022. « , détaille l’Ifop.

Hausse d'impôts : les Français craignent d'être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
Hausse d’impôts : les Français craignent d’être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
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Enfin, la crainte d’une hausse des impôts sur les personnes physiques est largement répandue, y compris parmi l’électorat macroniste. « 82 % des Français craignent que leurs impôts augmentent l’année prochaine, dont 38 % qui la craignent « beaucoup ». Cette inquiétude est particulièrement forte parmi les actifs (84 %), les catégories populaires (85 %) et surtout dans les milieux populaires. les rangs des personnes situées dans les ménages aux revenus les plus élevés (95%). »

Ne touchez pas aux économies

Les mesures fiscales ciblant les hauts revenus et les grandes entreprises reçoivent donc un large soutien : 74 % des Français sont favorables à une hausse des impôts sur les ménages les plus aisés, dont 80 % des partisans de la majorité présidentielle. Et 81 % des Français sont favorables à une augmentation des impôts sur les grandes entreprises, dont 84 % des partisans de la majorité présidentielle.

Hausse d'impôts : les Français craignent d'être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
Hausse d’impôts : les Français craignent d’être tous concernés et refusent que leur épargne soit imposée
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Mais d’autres mesures évoquées ne passent pas, notamment concernant les économies. « Les Français sont majoritairement opposés à une taxation accrue de l’épargne populaire. 66 % sont défavorables à une taxation supplémentaire des plans d’épargne de type PEA ou PER, et 63 % à celle des contrats d’assurance-vie. Cette opposition est partagée par les partisans de la majorité présidentielle (63 % et 69 % respectivement. Elle est particulièrement forte chez les détenteurs de ces produits : plus de sept détenteurs de produits d’épargne (PEA, assurance-vie, actions…) s’y opposent », indique l’Ifop.

Le paradoxe de l’opinion publique

« Cette enquête sur la fiscalité des plus riches met en évidence l’écart existant sur le sujet entre les positions hostiles de certains dirigeants de la majorité présidentielle (par exemple Gabriel Attal, Gérald Darmanin) et leurs électeurs bien plus favorables à une hausse ciblée de la taxe. . pression fiscale », estime François Kraus. « Mais cette étude révèle aussi un paradoxe dans l’opinion publique, y compris au sein de l’électorat macroniste. D’une part, nous observons un large soutien en faveur d’une augmentation des impôts pour les entreprises les plus riches et les plus grandes. Et de l’autre, il existe une forte inquiétude quant à une éventuelle augmentation des impôts des personnes physiques et un rejet marqué de toute augmentation de la fiscalité de l’épargne populaire. »

« Cette tension entre la volonté de faire cotiser davantage les plus riches et le refus de voir sa propre situation fiscale se dégrader place le gouvernement face à un défi majeur : comment réformer la fiscalité tout en rassurant les classes moyennes et en préservant l’épargne des Français ? La réponse à cette équation sera cruciale pour l’acceptabilité sociale des futures réformes fiscales. »

Etude Ifop pour Yomoni réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 1er au 2 octobre 2024 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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